Bernard Lagneau, président de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens

Les titulaires partent à la retraite autour de 64 ans

Publié le 23/07/2010
Article réservé aux abonnés
M. Lagneau

M. Lagneau
Crédit photo : isabelle nery

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – À quel âge, en moyenne, les titulaires prennent-ils leur retraite ?

BERNARD LAGNEAU. -? En 2004, l’âge de départ à la retraite était de plus de 65 ans. Il est ensuite descendu à un peu plus de 63 ans en 2008. Aujourd’hui, il commence à remonter et avoisine les 64 ans.

Comment expliquez-vous ce phénomène ?

?La durée moyenne d’une carrière à la CAVP n’excédant pas 26 ans, les pharmaciens ont compris qu’il valait mieux ne pas minimiser sa retraite en partant par anticipation. Il est préférable de mettre fin à son activité le plus tard possible pour bénéficier d’une pleine retraite. Lorsque l’on part plus tôt, la retraite est moindre et ce, pour toujours.

Mais, un deuxième élément explique ce relèvement de l’âge de la retraite des titulaires, la difficulté à céder son officine. On rencontre aujourd’hui des pharmaciens qui ne trouvent pas d’acquéreur aux conditions qu’ils souhaitent et restent, de ce fait, en activité. Ce phénomène est de plus en plus fréquent et devrait encore s’accentuer.

Quel était l’objet de la réforme que vous avez mené il y a un an ?

?Nous avions expliqué aux pharmaciens que, compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, il était difficile de leur garantir une retraite équivalente sans qu’ils cotisent davantage. Au regard de l’évolution de la démographie professionnelle, nous ne jugions pas judicieux d’augmenter le montant de la cotisation au régime par répartition. Nous avons préféré rendre obligatoire le premier niveau du plan de capitalisation que notre régime complémentaire proposait depuis 1962, et auquel la plupart des pharmaciens souscrivaient déjà. Avant la réforme, un pharmacien consacrait 9 % de ses revenus (revenu moyen) à ses cotisations obligatoires de retraite. Ce qui lui assurait environ 1 000 euros par mois de revenus. Désormais, il cotise à hauteur de 11 % et sa retraite de professionnel libéral,à terme, va doubler. Il peut cotiser davantage et la tripler.

› PROPOS RECUEILLIS PAR C. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2760