À PARTIR de juin, 7 jours/7, 24 heures/24, l’assureur Axa offrira des téléconsultations médicales à ses quelque 2,2 millions d’assurés en complémentaire santé. Le dispositif s’adressera en priorité aux assurés bénéficiant de contrats d’entreprise.
L’objectif est de leur permettre de joindre à tout moment un médecin, « en l’absence de leur médecin traitant auquel il n’est pas question de se substituer », précise la communication du groupe Axa. Un compte rendu de la téléconsultation sera envoyé au médecin traitant. Grâce à un numéro de téléphone dédié, les assurés pourront consulter gratuitement auprès de l’un des vingt médecins d’Axa Assistance - y compris de l’étranger ou lors de déplacements professionnels - afin de recueillir des conseils et un diagnostic.
Si les médecins d’Axa ne sont pas habilités à délivrer des certificats médicaux, ni des arrêts de travail, ni des renouvellements d’ordonnances, ils pourront en revanche prescrire des médicaments. L’ordonnance sera transmise directement à la pharmacie du patient.
Deux portes d’entrée.
Ce dispositif précède de six mois l’entrée en vigueur de l’assurance santé complémentaire obligatoire. Au premier janvier 2016, 24 millions de salariés et leurs ayants droit seront ainsi couverts systématiquement. Aussi, les médecins ont tout lieu de s’inquiéter d’une telle prestation d’un assureur, bien qu’elle réponde aux exigences de la réglementation et qu’elle ait été validée par l’ARS.
Dans une note d’analyse intitulée « L’ouverture de téléconsultations par un assureur privé marque-t-elle le retrait de la Sécurité sociale ? », le Conseil national de l’Ordre des médecins a interpellé le 19 mars dernier, la ministre de la Santé pour lui faire part de ses inquiétudes face à l’émergence de ce réseau de consultations en marge de l’assurance-maladie obligatoire. La représentation ordinale souligne la constitution de deux portes d’entrée dans le système de soins, « l’une réglementée autour de l’Assurance-maladie obligatoire par le parcours de soins et la médecine de premier recours sur les territoires de santé, et l’autre offerte par des assurances maladies complémentaires ».
Les médecins redoutent en effet un précédent lourd de conséquences politiques dans la mesure où, pour la première fois, des consultations seront prises en charge uniquement par une assurance complémentaire santé.
Au rang des autres dérives potentielles, les médecins citent la distorsion de concurrence constituée par ces téléconsultations rémunérées, alors que celles dispensées par un médecin traitant ne sont pas prises en charge par l’assurance-maladie. Enfin, les médecins demandent à la ministre si « cette offre ouverte 7 jours/7, 24 heures/24 n’interfère pas directement avec la mission de service public de la permanence des soins ambulatoires, service sous la gouvernance du ministère de la Santé au travers des ARS ».
Autant d’interrogations qui demeurent à ce jour, sans réponse de la ministre.
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