LE LIVRE dirigé par la biologiste Anne Perrin et le Dr Martine Souques, toutes deux membres de la Société française de radioprotection (SFRP), entend contrer les idées fausses qui circulent concernant les effets des rayonnements non ionisants sur la santé. À travers cet ouvrage collectif (avec la participation de médecins, d’ingénieurs et de chercheurs), elles ont voulu présenter « le plus fidèlement possible » les connaissances actuelles sur le sujet, tout en étant « facilement compréhensibles ».
Après un rappel général sur la physique des ondes et une présentation des rayonnements non ionisants, les auteurs font le point sur les principales sources d’émission rencontrées dans un environnement quotidien et qui sont de plus en plus nombreuses : « Notre qualité de vie est devenue largement tributaire des avancées technologiques dues à la maîtrise de ces différentes ondes, il serait maintenant difficile d’imaginer le retour à une vie quotidienne sans électricité, télévision, télécommandes en tout genre, radio ou téléphone sans fil », estiment-elles.
L’information des généralistes.
Cette publication devrait donc être une aubaine pour les 89 % de médecins généralistes qui se disent « insuffisamment informés » concernant les questions de santé relative aux champs électromagnétiques, selon un sondage réalisé auprès de 600 médecins représentatifs (du 27 septembre au 8 octobre par Kantar Health). Car si le débat sur les dangers des ondes a été fortement médiatisé, il a été « trop souvent biaisé, au nom de l’objectivité et de la nécessité d’un débat contradictoire, en opposant systématiquement les points de vue des "pour" et des "contres", ce qui aboutit à une surreprésentation des points de vue minoritaires », indique en préface le biologiste Jean-François Doré, directeur de recherche émérite à l’INSERM, au Centre de lutte contre le cancer de Lyon. Et plus qu’aux agences sanitaires gouvernementales, les médecins font d’abord confiance à l’information donnée, sur ce sujet, par la communauté scientifique (92 % contre 75 % pour les agences) et par les académies de médecine ou des sciences et technologies (91 %).
On se souvient de la polémique suscitée en 2009 par un avis de l’ex-agence de sécurité sanitaire sur l’environnement, l’AFSSET, suite à son rapport sur les radiofréquences. Si les scientifiques en avaient approuvé les conclusions, ils reprochaient à l’agence la présentation publique qu’elle en avait fait. Mais pouvait-on lui adresser un tel reproche sachant qu’une des missions de l’agence était de proposer des recommandations de gestion aux autorités publiques, lesquelles ne peuvent ignorer le principe de précaution ? L’agence avait essuyé le même genre de critiques, en 2010, suite à son rapport sur les champs électromagnétiques.
Ici, dans ce livre, les problèmes de gestion publique n’interfèrent pas. Restent les bases solides de la science qui font dire, par exemple, au physicien Bernard Veyret, qu’aujourd’hui, « l’ensemble des données scientifiquement établies n’est nullement en faveur d’un risque significatif pour la santé humaine dans des conditions normales d’utilisation » du téléphone portable. Cependant, ajoute-t-il dans un souci de précaution, « au vu du nombre très important d’utilisateurs, une augmentation minime du risque pourrait se traduire par un problème de santé publique, ce qui justifie de poursuivre une activité de recherche dans les domaines où des questions restent en suspens ». Cet ouvrage devrait être d’une grande utilité aux médecins qui sont interrogés par leurs patients de temps en temps à 28 % et rarement à 43 % sur les risques sur la santé liés aux champs électromagnétiques.
Éd. Springer-Verlag France, 2010, 172 pages, 28 euros.
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