A CROIRE que les académies de médecine et de pharmacie avaient senti le vent tourner. En avril dernier, elles publiaient leurs recommandations face aux dangers de l’alcoolisation et insistaient sur l’importance d’une « stricte application de la loi Evin ». En vain.
Après avoir vu son amendement rejeté dans le cadre de la future loi Santé, le sénateur Gérard César a réitéré avec la loi Macron. Et obtenu son adoption en première lecture le 10 mai par l’Assemblée nationale, puis en seconde lecture le 11 juin. Le but est d’assouplir la loi Evin en distinguant information et publicité sur l’alcool. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a été la première à voir rouge, suivie par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, ainsi que de nombreuses associations « outrées » par cette « disposition honteuse ». L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) a recensé 24 propositions de loi et deux amendements visant, depuis 2003, à émousser la loi Evin. Mais les attaques ont commencé bien avant : publicité par affichage à nouveau autorisée en 1994, vente d’alcool dans les buvettes des stades dès 1998, etc. La dernière brèche date de la loi Bachelot en 2009, qui a autorisé la publicité en faveur de l’alcool sur Internet.
Les députés ont adopté l’amendement César contre l’avis du gouvernement. Le gouvernement a « clarifié » le texte, en suivant la ligne du président de la République : « Ne sont pas considérés comme une publicité (…) les contenus (…) relatifs à une région de production (…) au savoir-faire, à l’histoire ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique disposant d’une identification de la qualité ou de l’origine, ou protégée ». Intégrée à la loi Macron, cette version est repartie vers le Sénat pour une adoption définitive au mois juillet.
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