LES SYNDICATS d’officinaux prennent leurs distances avec le Centre national des professions de santé (CNPS). Dans un communiqué, la FSPF (1), l’UNPF (2) et l’USPO (3) affirment en effet leur soutien au projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) qui présentent à leurs yeux, des avancées pour les patients et l’officine. À l’inverse, le CNPS, qui regroupe les professionnels de santé libéraux, vient de lancer une campagne de communication pour dire non à cette réforme du système de soins. Son slogan : « Attention danger : le gouvernement sacrifie la santé ».
Les syndicats de pharmaciens, même s’ils peuvent comprendre certaines réserves émises, considèrent, au contraire, « importantes les avancées définissant pour la première fois les missions du pharmacien et prévoyant la coopération entre professionnels de santé exerçant en ville et à l’hôpital ». « L’ensemble des acteurs ne sauraient attendre plus longtemps ces évolutions significatives », estiment-ils.
« L’attaque contre la loi Bachelot n’est pas en phase avec le travail effectué par les syndicats de pharmaciens, explique Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. On ne peut pas jeter la loi aux orties pour des raisons parfois propres à certaines professions. Par exemple, les médecins ont un problème de démographie, nous non ; certains ont des problèmes de dépassements d’honoraires, pas les pharmaciens ; d’autres ont des problèmes de refus de soins, nous n’en avons pas non plus ».
Des revendications retenues.
Alors qu’ils se plaignaient d’être les grands absents du projet de loi initial, les syndicats d’officinaux sont parvenus, en partie, à faire évoluer le texte. La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a en effet retenu deux des quatre amendements défendus par la profession (« le Quotidien » du 12 février). Le premier concerne l’inscription du conseil pharmaceutique en tant que soins de premiers recours ; le second permet l’inscription des missions du pharmacien dans le code de la santé publique, telles que la participation à la coopération entre professionnels de santé ou à la permanence des soins. En revanche, la possibilité de délivrer des services à la personne, ainsi que la création du statut de « pharmacien traitant » ont, pour le moment, été écartées.
Déterminés à voir ces dispositions adoptées, les syndicats ont déposé de nouveaux amendements auprès des députés. Face aux grincements de dents suscités par l’expression « pharmacien traitant », ils ont décidé de revoir leur copie. La FSPF défend ainsi désormais la notion de « pharmacien désigné par le patient », tandis que l’USPO et l’UNPF préfèrent le terme de « pharmacien de coordination ». De quoi calmer les esprits. Notamment celui du syndicat médical CSMF pour qui « la dénomination de pharmacien traitant constitue une provocation inutile que la profession médicale ne saurait tolérer ». Quoi qu’il en soit, les syndicats de pharmaciens sont lucides : « il reste encore beaucoup de monde à convaincre », affirme ainsi Gilles Bonnefond.
(2) Union nationale des pharmacies de France.
(3) Union des syndicats de pharmaciens d’officine.
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