Parcours de soins

Les pharmaciens prêts à s’impliquer davantage

Publié le 26/10/2015

Article réservé aux abonnés

Les pharmaciens souffrent d’un manque de visibilité dans le parcours de soins, qu’ils connaissent pourtant bien et qu’ils jugent positif. Plus de la moitié d’entre eux souhaitent se voir confier de nouveaux actes et passer à un exercice pluridisciplinaire.

Plus de onze ans après son instauration, le parcours de soins est jugé de manière différenciée par les patients et par les professionnels de santé (médecins généralistes, spécialistes, infirmières et pharmaciens) comme le révèle une enquête Ipsos* pour le Laboratoire MSD.

Une bonne note tout d’abord aux pharmaciens qui sont les seuls professionnels de santé à faire le lien, à l’unanimité, entre médecin traitant et parcours de soins. S’ils sont respectivement 69 % et 63 % à le trouver chronophage et contraignant, ils sont également les plus nombreux parmi les autres professionnels à estimer ce dispositif capable d’améliorer le suivi médical des patients et d’engendrer des économies pour le système de santé. Plus de la moitié des pharmaciens souhaiteraient d’ailleurs s’impliquer davantage dans la coordination entre la ville et l’hôpital par de nouveaux actes ou un travail pluridisciplinaire. La quasi-totalité des autres professionnels de santé leur refuse ces éventualités, bien que, en retour, les pharmaciens plébiscitent à 88 % le rôle du généraliste pour désengorger les urgences. Ils ne sont que 69 % des généralistes à le souhaiter.

Peu d’évolutions

Premiers professionnels de santé à vouloir renforcer l’information du patient, les pharmaciens sont également 65 % à approuver le dossier médical partagé pour améliorer un parcours de soins, qu’ils jugent, pour 84 % d’entre eux, « utile ». Ce verdict positif ne les empêche cependant pas de n’être identifiés par leurs patients qu’en troisième position comme professionnel de santé à solliciter dans le cadre du parcours de soins. Moins d’un patient sur quatre estime d’ailleurs que le rôle du pharmacien a évolué depuis l’instauration du dispositif (contre 70 % pour le généraliste).

Ce résultat ne devrait pas surprendre la profession car 18 % seulement des pharmaciens estiment leurs patients informés sur le parcours de soins. Plus de la moitié des généralistes, 44 % des infirmières et 42 % des spécialistes croient en revanche leurs patients initiés. Dans les faits, 78 % font le lien entre médecin traitant et parcours de soins. Pour autant, 58 % des patients ont le sentiment d’entrer dans un parcours de soins lorsque leur médecin traitant les adresse à un spécialiste. Ce taux passe à 69 % pour les patients chroniques. Ils n’en ont pas moins un jugement positif en ce qui concerne leur suivi médical, l’amélioration des soins et leur sécurité. Davantage que les professionnels de santé, ils estiment que le parcours de soins est susceptible de faire des économies et d’améliorer le remboursement des dépenses de santé.

*« Le parcours de soins vu par les Français et les professionnels de santé ». Enquête Ipsos pour MSD réalisée en octobre 2015 auprès 1 522 personnes, dont 504 professionnels de santé (111 pharmaciens).

Marie Bonte