Respect de l’environnement

Les pharmaciens de St Tropez se jettent à l’eau

Publié le 09/03/2009
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Les 22 pharmaciens du GIE du Golfe de St Tropez distribuent des sacs réutilisables à leurs clients. Une action parmi d’autres pour s’inscrire dans une démarche de professionnels respectueux de l’environnement et de la santé collective.
Jean-Charles Kiss et Michel Rouquier, vice-président du GIE du Golfe de Saint-Tropez

Jean-Charles Kiss et Michel Rouquier, vice-président du GIE du Golfe de Saint-Tropez
Crédit photo : amp

LA DISTRIBUTION des sacs en plastique sera bientôt interdite. Anticipant sur cette disposition, les 22 pharmaciens du golfe de St Tropez, réunis dans un GIE, ont profité de cette future réglementation pour s’engager dans une démarche qui respecte l’environnement et apporte en même temps un service à leurs clients. 40 000 sacs réutilisables ont été fabriqués à leur effigie, et sont distribués gracieusement dans chacune des officines adhérentes. Sur fond jaune, « les Pharmaciens du Golfe à votre service » font ainsi passer un double message. « Il s’agit de faire acte d’écologie, souligne Michel Rouquier, co-président du GIE. Et de rappeler en même temps à tous ceux qui poussent la porte de nos pharmacies que nous sommes avant tous des professionnels de santé, soucieux de préserver par des actions concertées celle de nos concitoyens ». Une action qui a un coût certain, le prix de chaque sac revenant à plus de un euro. Mais son impact est loin d’être négligeable puisque, en toute légalité, elle permet aussi aux 22 membres du GIE répartis entre St Tropez, Ste Maxime, Cogolin et Cavalaire, de communiquer avec utilité en dehors de leurs espaces commerciaux respectifs.

Travailler pour les autres.

« Cela fait 25 ans que nous avons fédéré nos actions au sein de cette structure à la fois souple et efficace, poursuit Jean Charles Kiss, autre vice président du GIE avec Jean-Pascal Debiard. Mais c’est la première fois que nous faisons porter nos efforts sur une action visible de l’extérieur. » Sur le principe bien connu de la force venue de l’union, le GIE, créé en 1984, a commencé par mutualiser un certain nombre de postes de charges, de manière à en réduire les coûts individuels. Au premier rang, le GIE a regroupé les achats qui pouvaient l’être en négociant des tarifs préférentiels auprès des fournisseurs communs. Si les laboratoires ont été les premiers sollicités, l’action a, depuis, été étendue à l’ensemble des fournisseurs. La mission du GIE s’est également portée sur toutes les activités de services où le rapprochement de 22 professionnels pouvait permettre de gagner en efficacité. Deux employés sont affectés au fonctionnement de cette structure et à la conduite des actions engagées. L’un des chapitres du GIE touche ainsi à la formation continue du personnel titulaire.

La santé n’a pas de frontière.

« Être un professionnel de santé, ce n’est pas se contenter de délivrer une préparation qui figure sur une ordonnance, après avoir pris toutes les précautions préalables nécessaires. C’est être à l’écoute de tous ceux qui passent chez nous, et profiter de leur présence dans nos officines, pour mener auprès d’eux des actions simples d’éducation à la santé. » Muriel Sénéquier, associée à Cogolin de Michel Rouquier, évoque à ce sujet les messages qui sont délivrés aux clients pour qu’ils rapportent à l’officine les médicaments périmés, afin d’éviter, par une destruction non contrôlée, la pollution des nappes phréatiques. De même, avant de venir se faire délivrer une prescription, il est toujours nécessaire de visiter son armoire à pharmacie pour vérifier que le médicament recherché ne s’y trouve pas déjà. Enfin, dans le même esprit, à Cogolin, on rappelle aux clients qu’il est bon de procéder régulièrement à l’inventaire de son armoire à pharmacie pour en retirer les préparations périmées.

C’est dans ce même souci et dans le prolongement de la distribution des sacs qu’une action est mise en ce moment sur pied par le GIE : il s’agira de poursuivre cette distribution, mais en la rendant payante pendant la saison estivale. La collecte des fonds recueillis pourrait être remise à l’hôpital local pour aider certains de ses services.

Michel Rougier, Jean-Charles Kiss et Jean-Pascal Debiard, envisagent aussi d’étendre l’influence du GIE au-delà du golfe et de recruter de nouveaux confrères. « En élargissant le périmètre actuel sur une centaine de kilomètres, du Lavandou à Saint-Raphaël, nous pourrions engager des actions de plus grande importance. »

ALAIN CHÂTEAU/AMP

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2645