Le maintien à domicile (MAD), des personnes âgées ou opérées, est perçu comme étant l'intérêt de la profession. Plus de 70 pharmaciens de l'Oise, un sur trois du département, viennent de se réunir à Agnetz à l'invitation de leur syndicat. En jeu, la création de trois associations Hospivia, une par bassin hospitalier, autour de Beauvais, de Compiègne et de Creil-Senlis, au sud Oise.
Amélie Dumont, présidente de l'association Hospivia de Lens-Liévin (Pas-de-Calais), pharmacienne à Lens, et Olivier Le Drian, d'Oxypharm, la société prestataire du répartiteur Cerp, et propriétaire du nom Hospivia, ont commencé par rappeler les enjeux et l'historique. Le MAD, a précisé Olivier Le Drian, est un marché très concurrentiel, qui réalisait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2014, en hausse annuelle de 5 %, et dont les pharmacies d'officine ne captent de 15 %. « L'objectif est de faire entrer l'officine dans la coordination hospitalière, a rappelé Amélie Dumont. Grâce à Hospivia, association de pharmaciens d'un même bassin, les officinaux peuvent communiquer à l'hôpital et dans l'hôpital, ce qui est interdit à un pharmacien seul. » « Les hôpitaux ont l'obligation de coordonner les sorties, nous devons ressortir les besoins, proposer une offre et faciliter le parcours de soins », relève Antoine Darras, pharmacien à Saint-Maximin.
En mai-juin derniers, les pharmaciens de l'Oise avaient été destinataires d'un questionnaire évoquant la création de trois associations Hospivia « pour fédérer les pharmaciens, favoriser le maintien à domicile, faire connaître les pharmaciens d'officine par le monde hospitalier ». Le questionnaire ouvrait des pistes : intérêt à s'investir dans la démarche, disponibilité pour suivre des formations continues liées au MAD, prendre des responsabilités dans une des associations.
Bertrand Gilbergue, pharmacien à Thourotte et élu à l'URPS, a aussi pris contact avec Sophie Sergent, pharmacienne à Liévin, également élue à l'URPS et à l'initiative de plusieurs associations dans son département. Il a aussi invité à la soirée d'Agnetz Marie-Odile Guillon, infirmière à Compiègne et présidente de l'URPS infirmiers, qui estime « indispensable de travailler avec les autres libéraux de santé pour lutter contre les prestataires. Notre interlocuteur [aux infirmiers] c'est le pharmacien ».
À l’issue de la présentation, les pharmaciens présents à la soirée se sont réunis par bassin hospitalier. Trois coordinateurs ont été retenus : Frédéric Carton, de Margny-lès-Compiègne, pour le Compiégnois, Antoine Darras pour le Sud-Oise, et Nicolas Lefeuvre, de Bailleul-en-Thérain, pour le Beauvaisis. Le premier semestre 2017 sera consacré à élargir les contacts, rencontrer les hospitaliers et les autres professions de santé de ville, pour aboutir à créer les associations en juin.
« L'idée des associations Hospivia, et leur nécessité, nous est apparue à la lecture du… « Quotidien du pharmacien », précise Antoine Darras. Nous allons maintenant réfléchir aussi à des actions collectives entre les trois associations, et même avec celles d'autres régions, voire au niveau national. »
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