En rupture de stock de masques et de désinfectants depuis plusieurs jours, les officines allemandes pourront désormais fournir à leurs clients, mais aussi aux autres professionnels de santé, différents types de désinfectants, y compris ceux classifiés comme biocides et non inscrites au codex, dont la production est d’ordinaire réservée aux sociétés disposant d’une autorisation spécifique. En outre, la réglementation ordinaire sur ces produits, dont certains sont réservés à la prescription médicale, a été adaptée pour répondre à la situation d’urgence actuelle. Outre les solutions hydroalcooliques, les officines produiront de l’isopropanol à 70 % et des mélanges d’isopropanol, de peroxyde d’hydrogène et de glycérol.
Dans 91 % des officines, le personnel est interrogé plusieurs fois par jour sur le coronavirus par les patients et les visiteurs, révèle une enquête effectuée par l’institut d’opinion Aposcope auprès d’un panel de 200 pharmaciens et préparatrices. Néanmoins, 90 % des officinaux interrogés jugent les mesures actuelles et la résonance médiatique de la maladie « exagérées ». Ils sont de même 70 % à estimer que la grippe saisonnière reste et restera beaucoup plus mortelle que le coronavirus, mais n’en attendent pas moins « une nouvelle augmentation des cas et des mesures de prévention de plus en plus rigoureuses ».
Progression des achats en ligne
Une pharmacie sur quatre a déjà élaboré un « plan épidémie » qu’elle pourrait mettre en place si la situation l’exigeait. Ceci concerne avant tout les efforts pour obtenir autant de masques, de gants et de désinfectants que possible, bien que 90 % des officines en manquent et ne puissent en obtenir qu’en quantité très limitée. Par ailleurs, les officines constatent une demande nettement plus forte de thermomètres et d’OTC contre la fièvre que d’ordinaire. Elles estiment en outre que les achats en ligne de produits et de médicaments ont fortement augmenté, observation confirmée par les pharmacies virtuelles.
Un quart des pharmaciens ont revu leurs plannings afin de faire face rapidement à la maladie ou à l’éventuelle mise en quarantaine de certains de leurs collaborateurs. En outre, 10 % des pharmaciens reconnaissent avoir commandé des volumes plus importants d’antibiotiques et d’antalgiques que leurs besoins habituels.
Dans un message adressé à tous les pharmaciens, Friedemann Schmidt, président de leur principale association professionnelle, l’ABDA, se félicite de leur mobilisation et leur rappelle que c’est dans ces temps de crise que la pharmacie d’officine, au plus près des patients, joue sa réputation et son avenir. Quelques officines ont néanmoins été « épinglées » par des consommateurs pour avoir vendu des solutions hydroalcooliques à plus de 30 euros les 100 ml, contre 5 euros d’ordinaire. Plusieurs pharmacies virtuelles ont par ailleurs été mises au pilori par les réseaux sociaux pour avoir proposé ces derniers jours des masques à des prix exorbitants.
Enfin, l’ABDA vient de rappeler au public que toutes les pharmacies sont équipées de préparatoires et disposent du matériel et des compétences pour produire elles-mêmes ces désinfectants. Elle invite les particuliers à ne pas « bricoler » eux-mêmes des solutions désinfectantes avec des méthodes trouvées en ligne, en raison des risques d’incendie qu’elles peuvent entraîner.
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