Véritable « Parlement des pharmaciens », le congrès réunit chaque année les délégations élues des 17 Ordres et des 17 syndicats régionaux allemands. Il discute, puis vote de nombreux documents et résolutions qui définissent ensuite les principales orientations de la profession, appliqués par leur organisation fédérale, l’ABDA. Cette année, parmi une centaine de textes adoptés, deux résolutions ont appelé la profession à se mobiliser pour réduire ses émissions de CO2.
La première, initiée par l’Ordre régional de Berlin, propose le lancement par les pharmaciens, avec les autres acteurs du médicament et de la santé, d’une « initiative pour un usage du médicament plus respectueux du climat ». Les pharmaciens et leurs partenaires devront rechercher ensemble des mesures pour réduire les conséquences climatiques de leurs activités. « Nous sommes aujourd’hui vendredi, et nous devons, comme les jeunes qui manifestent tous les vendredis pour l’avenir de la planète, marquer notre engagement par des actions symboliques », a expliqué la présidente de l’Ordre régional de Berlin, Kerstin Kemmritz, en présentant sa résolution en session plénière. Selon ce texte, revoir les conditions de transport et de livraison constitue une priorité, car certains déplacements sont inutiles : « certaines pharmacies se font livrer quatre à six fois par jour par pure convenance personnelle », explique Mme Kemmritz, alors que la norme est de trois fois. Elle observe par ailleurs que des véhicules climatisés se déplacent souvent pour livrer une seule boîte, « par exemple à cause d’une rupture de stock ou pour faire économiser quelques centimes à l’assurance maladie », et dénonce aussi les destructions inutiles de lots, justifiées parfois par des erreurs minimes d’étiquetage.
Les 300 délégués du congrès ont adopté cette résolution à la quasi-unanimité, de même que l’autre résolution, portée, elle, par l’Ordre régional de Hambourg. Ce document souhaite la réalisation d’une étude comparée sur les bilans carbone des officines par rapport à ceux des pharmacies en ligne. Il souligne que les officines sont proches des habitants et que ceux-ci s’y rendent souvent à pied, tandis que les pharmacies virtuelles génèrent des émissions importantes liées aux transports en camions ou camionnettes des produits commandés. De plus, si les coursiers sonnent chez des patients absents de chez eux, ils déposent les commandes dans des points de retrait… et les patients vont souvent chercher leurs paquets en prenant leur voiture. Cette résolution se base sur des enquêtes effectuées récemment sur le « coût environnemental » des ventes en ligne, mais rejetées par les pharmacies virtuelles, car reposant essentiellement sur les ventes de vêtements, pour lesquels les retours et renvois sont très fréquents, ce qui n’est pas le cas des médicaments, par ailleurs bien moins volumineux.
Mais dans tous les cas, les pharmaciens allemands, promettent de travailler de manière « plus neutre », et de réfléchir plus précisément à toutes les conséquences climatiques de leurs actes.
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