SI L’AFFAIRE MERAH, avec sa violence, a marqué l’électorat pendant quelques jours, le retour au débat sur l’avenir immédiat du pays a été rapide. sans pour autant offrir un programme convaincant sur le désendettement et la perspective, plus ou moins lointaine, de l’équilibre budgétaire. Les idées présentées aussi bien à droite qu’à gauche sont tempérées par une vaste inconnue, le taux de croissance pendant cinq ans. MM. Sarkozy et Hollande nous permettent tous deux des hausses d’impôts, mais pas les mêmes. Marine Le Pen s’enfonce dans son choix stratégique d’une sortie de l’euro, négociée ou non, avec référendum ou sans. Le choix aura été décisif. Il l’a privée de toute crédibilité économique et d’une chance de figurer au second tour. Jean-Luc Mélenchon préconise une politique économique et monétaire qui forcerait la France à changer sa monnaie, même s’il se défend de vouloir retourner au franc. François Bayrou, le plus constant dans le désir de désendetter la France, nous présente un plan dont le financement n’est pas vraiment clair.
M. Hollande fait du matraquage fiscal des catégories les plus aisées de la population une arme propre à ramener vers lui les électeurs que M. Mélenchon lui prend et l’instrtument de financement qu’il juge le plus juste. La question, pourtant, n’est pas de savoir si l’impôt est juste ou non, elle concerne l’usage que l’on fait de la pression fiscale. Il a des limites, dictées non par la justice sociale, mais par la fragilisation de l’économie qu’entraînent des impôts trop élevés, en détournant sans cesse vers le fonctionnement de la société des sommes qui devraient être investies dans des programems créateurs de richesses et d’emplois. M. Sarkozy, qui a fait adopter une hausse de la TVA sociale et augmenté de deux points l’impôt sur les dividendes, n’épargne pas les épargnants, censés voter pour lui. S’il ne se les est pas aliénés, c’est parce qu’ils savent à quelle sauce la gauche veut les manger. Le président sortant a pour lui l’avantage d’avoir déjà engagé une politique de redressement des finances publiques. Elle a permis de réduire d’un demi-point le déficit budgétaire de 2011 par rapport à l’objectif décidé par le gouvernement. Il peut aussi exciper d’une politique qui ménage la croissance autant qu’elle peut, grâce à sa progressivité ou peut-être parce que, justement, il n’augmente pas les impôts d’une manière excessive. C’est de cette manière que nous avons eu un peu de croissance au dernier trimestre. Nous ne nous y attendions pas.
Nœud gordien.
Le candidat socialiste a choisi de ne pas solliciter les électeurs dont il pense qu’ils vont voter à droite quoi qu’il arrive. Il afffirme qu’il ne vise que les « riches », catégorie difficile à cerner. Mais il prévoit de telles augmentations de recettes que, fatalement, les classes moyennes en pâtiront. Il n’y a rien de scandaleux dans ce qu’il propose, même s’il a dit qu’il « n’aime pas les riches » et même s’il a défini, pour les revenus, un plafond au delà duquel il semblait croire qu’un citoyen vivrait comme Crésus. Il n’empêche qu’il prévoit de nouvelles dépenses, recrutement de fonctionnaires, contrats génération, abolition de la TVA dite sociale, dont le défaut évident est qu’il implique de les financer par de nouveaux impôts, alors que la pression fiscale en France se rapproche dangereusement des 50 %. Or, dans le même temps, la dépense publique doit être drastiquement réduite, surtout dans un pays où les programmes des candidats ajoutent des impôts aux impôts . La dépense publique est le nœud gordien de la crise, celui, par conséquent, qu’il faut trancher. Elle est de 56 % de la production intérieure brute. Dans l’idéal, elle devrait être diminuée de 10 points si on voulait qu’elle rejoigne la moyenne européenne.
Aucun candidat ne propose une réduction drastique de la dépense publique, car elle entraînerait une diminution, ou un gel, des prestations sociales. Il est significatif que, pour atténuer l’aversion qu’il inspire à une forte partie de l’électorat, M. Sarkozy ait augmenté les retraites au 1er avril. C’est un geste utile pour lui, agréable pour 15 millions de retraités, mauvais pour le pays. Nous ne repartirons du bon pied que si nous acceptons des sacrifices dans plusieurs domaines, les retraites et l’assurance-maladie notamment, qui sont partiellement financées par l’endettement. De son côté, M. Hollande va plus loin que M. Sarkozy puisqu’il remet en cause la réforme des retraites, alors qu’il devient indispensable de prolonger les carrières au-delà de 62 ans si on veut que le régime trouve son équilibre. C’est le problème du candidat socialiste : il ne saurait gagner cette élection s’il ne promettait à ses compatriotes que de la sueur et des larmes.
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