LES PRÉPARATIONS multivitaminiques, combinant des vitamines indispensables et des minéraux, sont très fréquemment consommées aux États-Unis, prises par au moins un tiers des adultes. Les études d’observation n’avaient pas permis de montrer d’associations entre cet usage et la survenue des cancers ou leur prévention. La prévention du cancer est pourtant la motivation principale chez beaucoup de personnes qui les utilisent.
Un suivi moyen de 11 ans.
Une étude, la Physicians’ Health Study II (PHS?II), randomisée et contrôlée contre placebo, menée chez 14 641 hommes médecins américains aux âges moyens et avancés de la vie (moyenne d’âge de 64,3 ans), apporte un nouvel éclairage. La prise quotidienne de compléments alimentaires multivitaminiques sur une longue durée (suivi médian de 11,2 ans) est associée à « une réduction modeste mais significative des cancers (critère d’évaluation principal), après plus d’une décennie de traitement et de suivi. »
Il n’y a pas d’indice indiquant qu’un site particulier est privilégié dans cette prévention.
L’effet de réduction des cancers par la prise quotidienne de compléments multivitaminiques est plus prononcé chez ces hommes pour ce qui concerne la prévention secondaire que pour la prévention primaire. « L’usage quotidien des multivitamines a été associé à une réduction des cancers au cours du suivi chez les 1 312 hommes ayant un antécédent de cancer à l’inclusion (risque relatif de 0,73), mais cela n’apparaît pas chez les hommes initialement non touchés par un cancer. » Au cours du suivi, il y a eu 2 669 hommes qui ont présenté un cancer, avec 1 373 cas de cancers de la prostate et 210 cas de cancers colorectaux. Le risque relatif est réduit à 0,92 (réduction de 8 %) pour l’ensemble des cancers, mais l’analyse par localisation ne montre pas d’effet significatif, y compris pour les localisations fréquentes (colo-rectal et prostate).
Des résultats discordants.
Ces résultats font un contraste avec des études antérieurement publiées.
La Cancer Prevention Study II (plus d’un million d’adultes, commencée au début des années 1980), ne trouvait pas d’association entre l’usage des multivitamines et la mortalité par cancer. La Women’s Health Initiative, chez plus de 160 000 femmes suivies huit ans en moyenne, indiquait peu ou pas de relation avec le risque de cancer du sein, du côlon ou d’autres localisations. Une autre étude, suédoise, chez plus de 35 000 femmes, trouve une augmentation de 19 % du risque de cancer du sein (au cours de 10?années), chez des femmes utilisant des multivitamines, comparées à celles qui n’en prennent pas. « Comment ces résultats chez des femmes concernant le cancer du sein, voire d’autres cancers, se raccordent à nos résultats chez des hommes ? Cela n’est pas clair », commentent les auteurs. Il existe peut-être une longue période de latence ou un pouvoir statistique accru en fonction de la durée des études. Par exemple, une augmentation de la durée de l’usage des multivitamines est fortement associée à une réduction du risque de cancer du côlon chez 88 756 participantes de la Nurse’s Health Study (suivi sur 15 ans). « Il demeure possible qu’une chimioprévention par des multivitamines puisse être observée avec des traitements ou une durée de suivi plus longs que ce qui est atteint jusqu’ici dans l’étude PHS II. »
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