« À l’officine, il est essentiel que chacun connaisse son rôle », rappelle Pierre Béguerie, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens. Ce qui ne veut pas dire cloisonner les missions et les responsabilités.
Christelle Degrelle, préparatrice et représentante du syndicat CFE-CGC souhaite notamment que « le préparateur puisse seconder le pharmacien dans l’exercice de ses missions. Ce qui impliquerait de revoir le référentiel métier, ainsi que la notion de « contrôle effectif » contenue dans le Code de la santé publique. C’est une exigence ambiguë puisqu’elle n’est pas en phase avec la pratique quotidienne au comptoir et deviendra un frein avec les nouvelles missions, le titulaire ne pouvant pas tout faire et tout endosser. »
Préparateur de pratique avancée
Sans brûler les étapes, Alain Guilleminot, président de l’UTIP, suggère une nouvelle terminologie, « le PPA, ou préparateur de pratique avancée, qui interviendra dans la chaîne d’accueil du patient à l’officine, avant de passer le relais à un pharmacien ». Alors que les partenaires sociaux sont en pleine rénovation de la classification des emplois, les nouvelles missions pourraient-elles être intégrées ? « Pour le moment, le chantier de la branche consiste à dépoussiérer la classification. La création de nouveaux coefficients n’est pas à l’ordre du jour, répond Philippe Denry, vice-président de la FSPF, même si le niveau de délégation des tâches va changer avec une montée en compétences de l’équipe. »
La formation, initiale et continue, sera décisive. Gauthier Davrainville-Simonato, président de l’ANEPF, espère que les facultés opéreront un changement de paradigme dans le cadre de la refonte des études, en passant « d’une évaluation des connaissances à une évaluation des compétences. Avec des stages en officine plus longs et assortis d’une plus grande autonomie. L’évolution de la formation, c’est la pierre angulaire ». Avec les nouvelles missions, le rôle de professionnel de santé du pharmacien s’affirmera. « Les équipes disposent de toute une palette de moyens pour faire monter en puissance le niveau de leur formation continue », souligne Alain Guilleminot. Organisé en sections professionnelles, l’OPCO des entreprises de proximité soutiendra la branche dans le développement de sa formation professionnelle et de l’apprentissage. Les fondations sont solidement posées pour prendre le relais d’Actalians.
Seule ombre au tableau, le dialogue social entre les partenaires sociaux révèle des dissensions. L’USPO reproche à la FSPF de profiter de sa position majoritaire dans la branche pour passer en force. « Quand l’USPO s’en prend à la FSPF, c’est le dialogue social collectif qui est attaqué. Les accords que nous signons sont toujours doublement majoritaires, ils embarquent une majorité d’employeurs et de salariés », rétablit Philippe Besset, président de la FSPF.
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