Les mouvements sociaux étant connus depuis plusieurs mois, les grossistes-répartiteurs ont pu anticiper et mettre en place des procédures pour assurer la livraison des officines. Ils ne cachent cependant pas leurs inquiétudes face à un éventuel durcissement de la situation.
Les salariés grévistes se comptent sur les doigts de la main chez les grossistes-répartiteurs. En revanche, les manifestations qui ont émaillé la journée du 5 décembre dans de nombreuses villes ont complexifié les tournées. Phoenix Pharma a ainsi constaté des difficultés pour approvisionner les pharmacies, « notamment dans les centres-villes de grandes agglomérations comme Paris, Marseille, Toulouse et Lille », plus particulièrement dans les zones où se déroulaient les défilés. Une cellule de crise mise en place par le répartiteur avait recommandé aux pharmaciens d’anticiper leurs commandes et de prévoir du stock pour couvrir les jours de grèves. « Toutes les tournées expédiées le 5 décembre ont été livrées, certaines avec du retard et d’autres avec de l’avance », déclare le répartiteur qui avait averti ses clients par le biais de ses délégués commerciaux et son service client.
L’anticipation était également de mise chez Alliance Healthcare qui a invité les pharmaciens « à passer un peu plus de commandes l’avant-veille afin d’assurer les livraisons le mercredi 4 décembre ». « Nous avons également élargi les plages horaires d’ouverture de certains de nos établissements afin d’étendre la plage de livraison », précise le répartiteur.
OCP s’est lui aussi mis en ordre de bataille pour que les livraisons s’opèrent dans les meilleures conditions possibles. Toutefois, les grèves dans les transports ont eu d’autres répercussions, notamment à Paris et en Ile-de-France, comme le remarque le répartiteur. Ainsi certains collaborateurs, en dépit de l’organisation de covoiturages, ont eu des difficultés à rejoindre le site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Et certains établissements ont fait remonter l’existence de points noirs, sur le parcours de la manifestation parisienne, pour effectuer les livraisons.
Quoi qu’il en soit, le grossiste-répartiteur affirme qu’une bonne organisation en amont a permis de surmonter ces premières journées de grève. Mais qu’en sera-t-il si le mouvement vient à perdurer et s’accompagne de blocages de routes ? Face à ces éventualités, l’inquiétude perce chez les logisticiens du médicament.
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