Les gagnés et les perdus de 2008

TOUT N’EST pas toujours rose dans la vie professionnelle. Certaines mesures entrées en vigueur l’année dernière sont ainsi restées en travers de la gorge des pharmaciens. La plus impopulaire : la réforme des conditions commerciales signant la fin des marges arrière à l’officine. Selon la dernière enquête réalisée par la société Call Medi Call* pour le « Quotidien du Pharmacien », 82,5 % des titulaires interrogés estiment en effet que cette disposition est synomyne de perte pour la profession. Autres mesures particulièrement mal accueillies, l’introduction des médicaments dans les forfaits de soins des EHPAD** (pour 77,2 %) et la réduction programmée des délais de paiement (76,2 %).

Le libre accès des patients à certains médicaments est également classé parmi les mauvaises opérations de l’année par plus de 6 pharmaciens sur 10. Il en est de même, mais dans une moindre proportion, de l’interdiction de recourir aux médicaments non utilisés à des fins humanitaires : 44,7 % des pharmaciens qualifient cette mesure de perte contre 31,3 % pour lesquels il s’agit d’un gain. Quant à la perspective de l’ouverture du capital, les officinaux s’y montrent d’ores et déjà majoritairement hostiles (75,4 % y sont opposés et seulement 9,5 % favorables).

Quelques points positifs.

Mais l’année qui vient de s’achever possède également sont lot de satisfactions. Deux nouvelles mesures élargissant les compétences du pharmacien sont plébiscitées par les confrères. Près de 9 titulaires sur 10 jugent ainsi positive la possibilité de renouveler des traitements aux malades chroniques et de délivrer le vaccin antigrippe sans prescription médicale. Le déploiement du dossier pharmaceutique est également une bonne chose aux yeux des pharmaciens (67,1 % de réponses positives). L’enquête Call Medi Call montre par ailleurs

que 55,8 % des officinaux interrogés apprécient la mise en place des accords tiers payant contre générique.

Malgré ces « bonnes » mesures, l’an passé laissera un goût amer à la profession : près de 7 titulaires sur 10 (68,3 %) qualifient 2008 de mauvaise année professionnelle.