« Nous avons besoin d’entretiens pharmaceutiques pour les médicaments substitutifs aux opiacés (MSO) », affirme René Maarek, pharmacien à Montreuil, et président de l'Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP), pionnier des MSO, très investi dans la prise en charge des toxicomanies depuis 1995.
« Ces entretiens pharmaceutiques, réalisés en étroite collaboration avec le médecin, vont redonner un élan à notre action en faveur de la prise en charge de la toxicomanie », avance-il, à l'occasion du dernier salon PharmagoraPlus. Surtout, ils vont permettre à de jeunes pharmaciens d’assurer la relève dans la prise en charge de la toxicomanie.
Car aujourd’hui, les pionniers dans cette prise en charge à l'officine ont vieilli. Ils sont proches de la retraite et s’inquiètent de la diminution du nombre de pharmaciens et de généralistes investis dans ce domaine. « Dans les années 1970 à 1990, nous étions une poignée de confrères à nous battre pour que les patients puissent être traités par les MSO en ville, se souvient René Maarek. À cette époque, on croyait encore au "sevrage dur", sans aide chimique, consistant seulement en une approche de psychologie analytique. Les usagers de drogue n’avaient pas le droit à des traitements, ni à des seringues. Alors ils s’injectaient de la drogue et se passaient les seringues entre eux, et nous ne pouvions pas agir en tant que pharmacien. C’est avec le VIH que les autorités ont décidé de lancer, en 1995, la méthadone, et, en 1996, le Subutex, avec une prescription initiale réservée et une délivrance en ville. Peu de pharmaciens se sont investis dans cette mission : la majorité avait peur de ces patients parfois violents, et qui nous considéraient comme des ennemis car on ne les suivait pas, on ne les aidait pas. »
Avec la mise en place d’entretiens pharmaceutiques « addiction », les officinaux pourront prendre en charge les usagers de drogues avec plus de sérénité. Ils seront reconnus, formés, rémunérés pour leur action. Ils pourront délivrer à la fois les médicaments de substitution aux opiacés et un soutien psychologique, et cela en collaboration avec les autres professionnels de santé et du social. « Car aujourd’hui, la guérison n’est pas le sevrage, mais l’insertion sociale. L'objectif est que les patients usagers de drogues aient une vie familiale, sociale, un travail, etc. », estime René Maarek. Et que l’addiction devienne une pathologie chronique.
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