LA REPRISE ? On croit l’apercevoir et elle s’échappe par une porte dérobée. Deux mois en positif, un en négatif. En France, les ventes de voitures neuves font du yoyo. Du coup, les professionnels de l’automobile restent d’une prudence de Sioux quand on évoque l’avenir. À l’image du peuple de France, réputé le plus pessimiste de la terre, ils font et refont leurs comptes. Et le compte n’y est pas toujours.
Crise économique, réduction d’effectifs, baisse des coûts, confiance en berne, sans compter les affaires et les menaces terroristes, c’est dans ce contexte morose que s’ouvre le Mondial 2014. En 2012, millésime de sinistre mémoire, 1,2 million de visiteurs avaient poussé les portes du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Les organisateurs espèrent égaler, voire améliorer ce score, afin de démontrer que malgré le vent mauvais, les bâtons qu’on s’ingénie à lui mettre dans les roues, l’automobile demeure un objet de culte et le Mondial le dernier salon où l’on rêve. Pour stimuler davantage ce rêve, une exposition thématique, l’Automobile et la Mode, organisée avec le concours de l’INA, retracera l’histoire de ces deux mondes indissociables.
Vingt pays, plus de 260 marques, des premières mondiales à la pelle, un centre d’essais spécialement dédié aux voitures électriques et hybrides, le Mondial a mis les petits plats dans les grands pour appâter le chaland. Au sein des états-majors, on veut croire que le grand show de la Porte de Versailles et la kyrielle de lancements programmée permettront d’atteindre le niveau de ventes de 2013 (1,8 million). Malheureusement, on est encore loin des 2,26 millions, chiffre record et trompeur obtenu grâce aux primes à la casse.
Des gammes complètement rénovées.
« L’effet nouveauté masque des défaillances », note Arnaud Barral, le directeur de Volkswagen, qui n’est d’ailleurs pas le plus à plaindre. Avec un taux de pénétration de 8 %, la marque allemande maintient ses positions dans l’hexagone alors que le groupe vise toujours la première place à l’échelon planétaire. Le bonheur allemand suscite des jalousies.
Et les constructeurs français ? Ils entrevoient enfin le bout du tunnel. Renault et PSA ont repris du poil de la bête. En moins de deux ans, leurs gammes ont pris un sacré coup de jeune. À l’instar de la Clio et du Captur, la Twingo 3, transposition moderne de la 4CV de l’après-guerre, a reçu un accueil chaleureux. Laurens Van den Acker, le nouveau maître du design maison, n’est pas étranger à cette résurrection. Mais l’événement majeur, c’est l’arrivée de Sa Majesté Espace, baptisé un temps Initiale. Trente ans après ses débuts, l’emblématique monospace fait place à un crossover 5 ou 7 places paraît-il innovant, lumineux, modulable et confortable, doté d’une planche de bord cockpit. Renault aurait-il copié Peugeot ? Carlos Ghosn en personne lèvera le voile sur le nouveau vaisseau amiral de Renault.
Chez PSA, où le chinois est devenu la langue à la mode, la fermeture d’Aulnay, le retrait du championnat du monde d’Endurance et les menaces de faillite sont apparemment digérés. Encore fragile sur le plan financier, le lion ressort ses griffes. Pour preuve, il effectue son retour sur le Dakar. La flamboyante 308 se diversifie. Au menu, une berline et break SW GT, une déclinaison trois cylindres essence 130 ch couplée à une boîte auto japonaise Aisin. La voiture de l’année ne lâche pas le morceau, à l’image de la 208 GTI, qui fête ses trente ans avec une version encore plus radicale (208 ch) élaborée par Peugeot Sports et de la 508 rafraîchie, équipée de motorisations Euro VI.
Le concept de SUV-coupé Quartz préfigure pour sa part ce que sera le futur 3008 attendu pour 2016, alors que l’Exalt, émanation de l’Onyx révélé en 2012, fait référence à la prochaine berline haut de gamme.
La création de l’entité DS aux côtés de la marque Citroën, confirme par ailleurs la volonté de PSA de se positionner durablement dans le haut de gamme après l’échec de la C6. Désormais chacun vit sa vie séparément. Le succès de DS en Chine est à la base de cette révolution de palais symbolisée par le concept Divine DS, une compacte quatre portes (4,21 m) au regard d’acier, censée représenter l’élégance à la française.
Chez Citroën, le C4 Cactus Airflow, technologie Hybrid Air (consommation moins de 2 l), cohabite avec la C1 Urban Ride, une citadine branchée et baroudeuse typée SUV. Morts, les Français ? Que nenni.
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