Après l’élection de Claude Castells à la tête de la CSRP

Les chantiers du nouveau président

Publié le 12/07/2010
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Fraîchement élu à la tête de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP), Claude Castells, également président du directoire de l’OCP, entend inscrire son action dans la continuité du travail accompli par ses prédécesseurs. Sa priorité pour les deux ans à venir : engager les évolutions nécessaires pour la profession de grossiste-répartiteur.
Claude Castells : un système fragilisé

Claude Castells : un système fragilisé
Crédit photo : dr

EN DIX ans, l’univers de la distribution du médicament s’est profondément transformé. L’arrivée en ville de spécialités issues de la réserve hospitalière et le droit de substitution octroyé aux pharmaciens ont largement contribué à changer la donne. Ces avancées pour les malades et les officinaux ont, en effet, bouleversé la chaîne de distribution, observe le nouveau président de la CSRP, Claude Castells. « On a créé une ligne commerciale qui n’existait pas, analyse-t-il. On a obligé les laboratoires à faire de la distribution. » Au final, cela a provoqué une perte de repères et dérégulé le système, sans qu’il y ait une réelle volonté de le faire. C’est ainsi que l’on a assisté à l’explosion des ventes directes, dont la proportion est passée de 7 à 8 % en 2000 à près de 30 % aujourd’hui. Autres symboles de la dérégulation, la création des shorts liners, l’ouverture des dépositaires secondaires, l’apparition des quotas ou encore des appels d’offres pour sélectionner un ou plusieurs grossistes. « Aujourd’hui, le système est extrêmement fragilisé en termes de qualité et sur le plan économique », s’inquiète Claude Castells.

Pour corriger le tir, le président de la CSRP entend mener plusieurs chantiers de front. D’abord, il souhaite justement attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques de perdre la maîtrise de la chaîne de distribution. Ensuite, il veut réaffirmer l’obligation de service public des entreprises de la répartition. « Les shorts liners, qui dérégulent complètement le système, n’existent pas officiellement, souligne Claude Castells. Les pouvoirs publics doivent statuer sur des règles applicables pour tous ». Troisième axe de travail : renforcer la sécurisation de la chaîne, notamment pour éviter l’entrée de produits contrefaits. Enfin, le nouveau président de la CSRP appelle de ses vœux une modification du mode de rémunération de la répartition. Il plaide notamment pour la prise en compte des coûts de détention en stock des médicaments onéreux. « Un répartiteur qui raisonnerait comme une PME classique ne stockerait pas ces produits chers », explique-t-il.

C. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2766