« LA LECTURE passionnante de ce rapport favorise la nécessaire prise de conscience que nous ne sommes ni seuls au monde ni les plus privilégiés. En matière de santé, la France est aujourd’hui un pays “moyen”, parfois meilleur que certains autres mais pas toujours. » Le président du HCSP, le Pr Roger Salamon, salue la publication de ce premier rapport comparatif de l’état de santé, de l’organisation et du fonctionnement des systèmes de santé en France et en Europe. Réalisé à partir de 88 indicateurs de santé ECHI (European Community Health Indicators) définis par la Commission européenne comme prioritaire pour l’établissement de statistiques comparatives, « mais sans contrainte de caractère réglementaire pour l’instant », précise le rapport, il permet de juger de la situation des pays afin de définir les priorités en matière de santé publique et d’organisation du système de santé.
Espérance de vie et fécondité.
Les points forts sont sans surprise l’espérance de vie et la fécondité. Les Françaises ont l’espérance de vie, à la naissance comme à 65 ans, la plus élevée de l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne (UE). Le constat est plus contrasté chez les hommes qui sont au premier rang pour l’espérance de vie à 65 ans mais seulement en 8e position pour l’espérance de vie à la naissance. L’écart entre les hommes et les femmes est par ailleurs supérieur à la moyenne européenne. Avec 12,7 naissances pour 1 000 habitants, la France se classe à la 3e place des pays aux taux de natalité les plus élevés, derrière l’Irlance et le Royaume-Uni. D’autres points positifs sont aussi à relever comme la diminution constante depuis la fin des années 1980 du nombre de blessés sur les routes. De fait, « la France est l’un des pays les plus avancés en matière de sécurité routière », ce qui la place à la 2e place des pays recensant le moins de blessés. La mortalité liée aux maladies cardio-ischémiques, et ce pour les deux sexes, est la plus basse de tous les pays européens. La France est au premier rang chez les hommes et chez les femmes avec respectivement 52,4 décès pour 100 00 et 20 pour 100 000 alors que ces pathologies sont une des causes les fréquentes de décès en Europe (744 000 décès chaque année dans l’UE25, soit près d’un homme sur six et plus d’une femme sur sept).
Mortalité périnatale.
Les points moins positifs, voire négatifs, et qui devraient constituer des pistes de réflexion en vue d’actions futures sont nombreux. La France est ainsi le pays de l’UE qui enregistre le taux de mortalité périnatale le plus élevé (13,9 morts fœtales et néonatales). C’est aussi un des pays où la mortalité prématurée (décès avant 65 ans), surtout chez les hommes, est la plus élevée. La mortalité par suicide place la France au 7e rang européen pour les hommes et au 5e rang pour les femmes (8 % de la population française a déjà fait une tentative de suicide au cours de sa vie). En termes de déterminants de santé, les Français ne sont pas épargnés par les problèmes de surpoids et d’obésité, la détection et le contrôle de l’HTA demeurent insuffisants, la consommation d’alcool est importante (4e position des pays les plus consommateurs). Si la lutte contre le tabagisme se renforce avec une stabilisation de fumeurs quotidiens chez les hommes, le pourcentage de fumeuses quotidienne est en hausse. Surtout, « la France est le pays qui affiche la plus grande part de femmes enceintes fumeuses (20,8 % des femmes fument pendant la grossesse) ». La position française en ce qui concerne l’incidence des cancers n’est pas non plus très favorable avec un taux d’incidence de 361 pour 100 000 chez les hommes (moyenne de l’UE à 308) et de 255 pour 100 000 chez les femmes (moyenne de l’UE à 233). Le taux d’incidence du cancer du sein est parmi les plus élevés d’Europe (25e sur 27). Toutefois, l’interprétation n’est pas univoque, un tel résultat pouvant suggérer « des faiblesses en matière de prévention », mais aussi « traduire en réalité une excellente qualité de dépistage ».
Le rapport fourmille de nombreuses autres données sur la vaccination, le dépistage, le nombre de médecins et de personnels infirmiers en activité, l’équipement en imagerie médicale, le recours aux professionnels médecins généralistes, fréquent en France ou encore les dépenses de santé. La France est le pays où la part des dépenses de santé dans le PIB est la plus élevée. Toutefois, les dépenses de santé par habitant exprimées en parité de pouvoir d’achat ne la placent qu’au 6e rang européen avec 3 172 euros par habitant derrière le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Irlande et l’Allemagne.
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