LE 12 JANVIER à 22 h 53, la terre tremble à Haïti. Le lendemain, à 8 heures du matin, 36 cantines de l’association Tulipe, soit 36 000 traitements, sont prêtes à partir vers le pays dévasté. À 14 heures, elles sont dans l’avion en partance pour Saint-Domingue, l’aéroport de Port-au-Prince étant saturé. Répondre aux situations sanitaires d’urgence, telle est la vocation de l’association Tulipe, créée en 1982 à l’initiative du président du LEEM de l’époque, Pierre Joly. « Il faut une réponse à la hauteur du phénomène : la mise en place d’une aide d’urgence, concertée, structurée et efficace », estime l’actuel président du LEEM, Christian Lajoux. « Nous sommes la seule association au monde à pouvoir mettre à disposition si rapidement des médicaments dans de telles conditions », renchérit Benoît Gallet, président de Tulipe et vice-président chez Bristol Myers-Squibb (BMS).
Reconstruction et suivi.
Aujourd’hui, un mois après le séisme, les besoins sont encore immenses à Haïti. Tulipe, dédiée en priorité aux situations de grande urgence, va-t-elle continuer son action ? Selon l’association, trois phases d’intervention se succèdent. La première est la plus évidente, elle concerne l’extrême urgence et s’étend sur la période des quelques jours qui suivent le sinistre. La deuxième phase est consacrée aux programmes d’urgence, exécutés sur place par des équipes de terrain qui évaluent les besoins, coordonnent les missions et ce, pour les trois ou quatre mois suivants. Enfin, la dernière phase, dite de « post-urgence » est celle où les équipes préparent leur départ, passant le relais aux populations locales. Si désormais la phase d’urgence extrême est bien terminée à Haïti, l’urgence est toujours là. « Vu l’ampleur du désastre, tout est à reconstruire : le système de santé, les hôpitaux, les stocks de médicaments. Or, nous savons pouvoir compter sur la générosité des entreprises du médicament », assure Benoît Gallet.
Le soutien des industriels.
En effet, le stock de médicaments, de dispositifs et matériels médicaux dont dispose l’association, est composé des dons des 57 laboratoires adhérents, complété exceptionnellement par des achats pour les références demandées en urgence et qui ne font habituellement pas partie de la composition des cantines. Tulipe fonctionne également grâce aux cotisations de ses adhérents (fonction de leur chiffre d’affaires) et bénéficie du financement du LEEM pour la prise en charge de ses frais de fonctionnement. « Le statut d’établissement pharmaceutique nous permet de stocker des traitements et d’être toujours prêts en cas d’urgence », ajoute Benoît Gallet.
Aujourd’hui, la mission de Tulipe touche donc à sa fin. L’association devrait maintenant passer le relais aux ONG dont la vocation est la reconstruction et le suivi.
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