PRENONS un exemple au hasard, un gros achat que l'on fait pour améliorer le travail et la qualité du service au quotidien, disons un automate. Il est censé dynamiser les ventes, optimiser la gestion du stock, faire diminuer les files d'attente, permettre de récupérer du temps pour mieux conseiller les clients, et plus encore, pourquoi pas. Le titulaire va devoir trouver la société qui réussira à vaincre ses craintes, voire ses idées fausses. Il pense peut-être, le naïf, qu'un automate, c'est trop cher pour lui. Ou alors que les modèles sont bien trop compliqués et que toute cette technologie high-tech, ce n'est pas spécialement rentable.
Le commercial va devoir bien lui expliquer que, forcément, selon la technologie choisie, le service sera différent, et le prix éminemment variable. Il faudra qu'il pose les bonnes questions : qu'est ce qui est préférable pour cette officine, une rentabilité maximale ? ou un confort optimal ? ou encore une solution intermédiaire qui peut évoluer à partir de l'investissement initial ? Quelles économies seront réalisées avec quel type de robot ? Quelle augmentation de productivité pour maîtriser la masse salariale ?
Hein ?
J'imagine maintenant que ça s'est passé à peu près comme ça chez nous, quand il a été question d'acheter une surconditionneuse qui permette de réaliser des délivrances quotidiennes à la Maison d'Arrêt (ce qui facilite grandement le travail des infirmiers, pas tellement le nôtre). Encore que j'aie bien peur que le critère principal ait été simplement la faiblesse du budget accordé à cet achat. Quoi qu'il en soit, la société qui a été choisie est espagnole (les Espagnols, ne l'oublions pas, ont quand même gagné l'Euro 2008). Du coup, nous avons baptisé notre machine Manuela.
Et bien, Manuela a eu de sacrés nombreux problèmes, et cela dès le début de son utilisation : surchauffe, fonte de pièces, décalage permanent de l'impression sur les surconditionnements, pannes pures et simples, disparition de données… Le technicien de la société en avait marre de nous voir, et vice versa. Plus personne ne voulait travailler avec Manuela. La société espagnole a alors proposé de la récupérer et de nous prêter une autre machine, que nous avons appelée Juanita.
Un amour, celle-là ! Toujours décidée à travailler correctement, informatique nickel, impression impeccable, jamais de panne, plus de technicien… Tout le monde adore bosser avec Juanita-la-sympa. La semaine dernière, Manuela, réparée, est revenue, se montrant sur le champ beaucoup moins complaisante que Juanita. Apparemment, ça irait mieux, mais comme on se méfie, on garde encore Juanita un mois ou deux, on ne sait jamais, elle pourrait servir. Mais il va bien falloir la rendre, pourtant.
Pour l'instant, on ne sait pas encore trop si l'automatisation est une réussite, au labo. Ce qu'on sait, en revanche, c'est que tout le monde s'est très vite attaché à Juanita-la-docile, et qu'on la verra partir à regret.
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