Alors que le pic épidémique de bronchiolite est désormais installé sur toute la métropole, la crise hospitalière met en difficulté les services pédiatriques, déjà à saturation depuis cet automne.
Le bulletin hebdomadaire de surveillance de la bronchiolite paru ce matin confirme la phase épidémique sur toutes les régions métropolitaines et les Antilles, à l'exception de Saint-Barthélemy. La Corse a en effet franchi le pic épidémique la semaine dernière, tandis que l'Ile-de-France a dépassé ce seuil depuis 15 jours. En semaine 50, 4 376 enfants (+8 %) de moins de 2 ans ont été vus aux urgences pour bronchiolite, 1 628 (37 %) ont été hospitalisés et 3 950 (90 %) étaient âgés de moins de 1 an. Les visites de SOS Médecins sont aussi en augmentation.
Cette épidémie de bronchiolite intervient alors que la « mission flash* de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour appuyer la gestion du pic épidémique hivernal en Ile-de-France », lancée par la ministre de la Santé le 4 décembre pour « résorber les tensions » dans les services de réanimations pédiatriques franciliens, n'a pas encore abouti. Des phénomènes de saturation à l'automne dernier ont en effet conduit à des transferts de patients hors région, « loin de leur domicile et de leurs proches ».
Le 1er décembre, 150 chefs de pôle et directeurs médicaux ont dénoncé, dans une tribune publiée par « Le Monde », que « des nourrissons en détresse vitale » étaient « quotidiennement refusés en secteur de soins intensif faute de lits ouverts en réanimation pédiatrique ». Selon Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert Debré (Paris), 22 nourrissons ont dû être transférés en province entre le 17 octobre et le 2 décembre faute de lits et de personnel suffisant en réanimation. « En 30 ans, on n'avait jamais transféré plus de trois enfants » sur une telle période, confie-t-il. La situation est d'autant plus préoccupante que la grippe entre en phase pré-épidémique en Ile-de-France et en Occitanie.
* Dispositif récent visant à réaliser, en un mois maximum, un état des lieux et ouvrir des perspectives sur un sujet d'actualité. Il s'ajoute aux autres dispositifs, durant plusieurs mois, que sont la mission d'information et la commission d'enquête.
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