CHAQUE FOIS qu’une brèche s’ouvre vers une possible libéralisation, Leclerc est là. Vague de déremboursement ? MEL est là. Pouvoir d’achat en berne ? MEL est là. Lancement du libre accès en officine. MEL est encore là. Vente de médicaments sur Internet. MEL est toujours là !
N’empêche, la persévérance de l’entrepreneur force le respect. Et s’explique parfaitement, Leclerc ayant l’habitude d’obtenir ce qu’il veut. L’entreprise tentaculaire est née dans une petite boutique bretonne en 1949, le premier hyper sortait de terre 15 ans plus tard. Depuis lors, elle n’a cessé d’étendre ce que MEL appelle ses « services ». Dans une interview parue le 13 février dans « Les Échos », MEL précisait que le but n’était pas « que chaque activité dégage une rentabilité en soi. Ces nouveaux services sont destinés à drainer les consommateurs vers nos hypermarchés ». Autrement dit, un client qui entre dans un hyper Leclerc doit pouvoir y satisfaire quasiment l’intégralité de ses besoins, et même davantage. Leclerc n’a de cesse d’ajouter de nouvelles cordes à son arc. Dans les années 1980, il obtient le droit de vendre de l’essence et attaque les marchés du bijou, des voyages, de l’automobile, des livres et de la parapharmacie. Il continue son développement dans les années 1990, en implantant des magasins à l’étranger, mais aussi en lançant les espaces culturels Leclerc, la marque Repère et la parfumerie. Les années 2000 voient la naissance des comparateurs de prix, du Leclerc Drive, des caisses automatisées et du self-scanning. Leclerc se lance aussi dans la téléphonie mobile, l’optique, le bricolage, le jardinage, les sports et loisirs, l’audition…
Vendre des médicaments.
L’homme ne boude pas non plus la croissance externe. Notamment dans le domaine des activités paramédicales. Pour 300 000 euros, il a pris le contrôle en janvier de la société Eye’at, éditrice du site de parapharmacie santessima.com et de candelens.fr, spécialisé dans la vente de lentilles de contact. Celle-là même qui avait racheté un an plus tôt, les sites Monpharmacien.fr, paraboutik.com et Pharmarocade-beaute.com. Une manière de gagner encore des parts de marché… Et de tisser sa toile pour fondre sur sa proie le moment venu. Sur les dix dernières années, le groupe Leclerc a vu son résultat augmenter de 52,1 %. Désormais, il ne semble avoir qu’une seule idée en tête : vendre des médicaments. Et il s’en donne les moyens.
Le 15 février, au lendemain d’une victoire juridique au terme d’une énième affaire qui l’opposait aux officinaux, il lançait sa nouvelle campagne. En presse écrite, celle-ci reprend l’idée du comparateur de prix qui lui permet d’affirmer qu’il est le moins cher dans presque tous les rayons et qu’il pourrait donc vendre des médicaments 25 à 30 % moins chers que les pharmaciens.
Cette campagne s’accompagne d’un spot TV expliquant que les docteurs en pharmacie travaillant pour Leclerc n’ont pas le droit de vendre des médicaments, alors qu’ils « les vendraient à prix Leclerc ». Conclusion : « On marche sur la tête ».
Acquisition récente de sites spécialisés dans la vente de produits parapharmaceutiques, nouvelle offensive de communication pour revendiquer la vente d’OTC dans ses parapharmacies, Leclerc serait-il entrain de préparer son ultime assaut pour s’emparer du médicament ? Tout semble l’indiquer. Quoi qu’il en soit, les pharmaciens sont prévenus.
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