ON A TREMBLÉ pendant un moment. Et finalement, après une mobilisation de la profession sans précédent le 30 septembre dernier, le gouvernement a décidé de ne pas toucher au monopole de dispensation. Les médicaments resteront à l’officine. Pourtant, Michel-Edouard Leclerc y croit encore. Invité de France Inter lundi matin, il juge qu’il n’a pas encore perdu la bataille pour la vente de spécialités non remboursables. « Le problème, c’est le prix des médicaments, estime-t-il. Avec ou sans Leclerc, comment fait-on pour que des médicaments qui étaient gratuits pour les patients, parce que remboursés, soient moins chers, quand ils ne le sont plus ? » Michel-Edouard Leclerc a bien sûr la réponse : « soit il y a des pharmaciens qui se lèvent et qui disent je relève le défi, mais je n’entends rien ; soit il y a des pharmaciens chez Leclerc qui sont prêts à le faire. »
Et le patron d’hypermarchés d’énoncer trois stratégies pour y parvenir. La première consiste à s’engouffrer dans la brèche du commerce en ligne. « Nous allons faire un site Internet de vente de médicaments comme l’a été autorisé le site Internet du groupe Lagardère (Doctipharma, NDLR) », explique-t-il. Un autre scénario envisagé, mais qui paraît incongru, pour ne pas dire impossible aujourd’hui, serait, assure-t-il pourtant, « de racheter une pharmacie ou de s’associer avec des pharmaciens ». « Actuellement, nous sommes très courtisés par des jeunes pharmaciens qui ne veulent pas payer les fonds de commerce très élevés de leurs aînés et qui se disent qu’à travers nous, ils pourraient exercer leur métier », affirme-t-il.
Quoi qu’il en soit, pour lui, la meilleure option reste de permettre tout simplement la vente de spécialités dans les parapharmacies Leclerc où travaillent des docteurs en pharmacie. Autant d’arguments qu’il aura l’occasion de défendre auprès du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui doit le recevoir vendredi après-midi à Bercy. Toutefois, la chose semble entendue. Tout ce qui concerne la pharmacie sera débattu dans le cadre de la future loi de santé qui présentera la ministre de la Santé, Marisol Touraine, au début de l’année prochaine. Ce qui n’empêche pas la profession de rester vigilante et mobilisée.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion