Pour l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), et au-delà pour toute la profession, le jugement prononcé le 3 décembre par le tribunal de commerce de Créteil a le goût de la victoire. La juridiction que l’UDGPO avait saisie a reconnu les centres Leclerc coupables d'une communication trompeuse et a condamné la Société coopérative groupements d’achats des centres Leclerc (Galec) à verser 30 000 euros à l'UDGPO au titre de dommage et intérêts, à la publication du jugement sur son site Internet « sesoignermoinscher » et sa page Facebook, ainsi que dans trois supports au choix de l’UDGPO. Il devra bien évidemment rectifier sa publicité concernant l’activité de ses parapharmacies.
En effet, l’UDGPO - qui représente 8 000 pharmacies d’officine - a pu apporter les preuves que la communication de Leclerc avait induit en erreur le consommateur. Dans ses publicités, le distributeur assure en effet à ses clients que ses quelque 256 parapharmacies sont dirigées par des docteurs en pharmacie et leur promet, en conséquence, les conseils de ce professionnel dans chaque parapharmacie. Les investigations menées par l’UDGPO, et certifiées par constat d’huissier, ont démontré le contraire : en novembre 2017, 12,1 % des parapharmacies ne comptent aucun docteur en pharmacie et, dans 73,12 % des autres, il manque de docteurs en pharmacies en nombre suffisant pour couvrir l’amplitude horaire hebdomadaire de la parapharmacie.
L’argument du Galec, qui a rétorqué à cette accusation que « la carence de docteurs en pharmacie dans certaines parapharmacies s’explique par le turn-over naturel qui nécessite de remplacer les partants avec une période de vacance du poste », n’aura de toute évidence pas su convaincre les juges.
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