Le vapotage aide à réduire la cigarette… mais pas à l’arrêter

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Publié le 07/11/2017
Cigarette électronique

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Crédit photo : Phanie

Une enquête française montre que les utilisateurs d’e-cigarettes sont plus enclins à réduire leur consommation de tabac et font plus souvent des tentatives d’arrêt. Sans atteindre plus facilement l'abstinence que les fumeurs exclusifs.

La cigarette électronique est-elle efficace pour arrêter le tabac ou, au contraire, entrave-t-elle l’abstinence ? Si la question reste aujourd’hui encore en suspens, une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) de l’agence Santé publique France montre que les fumeurs qui ont recours à l’e-cigarette sont plus motivés pour arrêter de fumer… sans réussir à atteindre davantage l’abstinence que des fumeurs exclusifs.

Cette étude a été menée sur un échantillon de 2 057 personnes (1 805 fumeurs exclusifs et 252 fumeurs utilisant régulièrement l’e-cigarette), interrogés à deux reprises à 6 mois d’intervalle (septembre 2014 et mars 2015). Au final, on observe que les vapo-fumeurs avaient plus souvent que les fumeurs exclusifs réduit de moitié leur consommation de cigarettes par jour : ils étaient 25,9 % à avoir réduit leur consommation de 50 % au bout des 6 mois, contre 11,2 % chez les fumeurs exclusifs. De même, ils avaient plus souvent tenté d’arrêter la cigarette pendant au moins 7 jours (22,8 % contre 10,9 %). En revanche, pour des arrêts plus longs, il n’y a pas de différence significative entre les vapo-fumeurs et les fumeurs exclusifs : 12,5 % ont tenté d’arrêter la cigarette pour une durée de 7 jours, contre 9,5 % dans le groupe des fumeurs exclusifs. Pour une durée de 30 jours, les taux sont de 10,2 % contre 8,5 %.

Ainsi, les auteurs estiment que « le vapotage régulier parmi les fumeurs pourrait avoir un effet seulement à court terme, encourageant les tentatives d’arrêt, mais pas l’arrêt du tabac sur le long terme ». Pour le moment, l'e-cigarette reste donc un « outil d’aide à l’arrêt du tabac pour les personnes désireuses de sortir du tabagisme » et « un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif », mais avec un « risque de renormalisation de la consommation de tabac », comme le précise un avis du Haut Conseil de la Santé publique de 2016.


Source : lequotidiendupharmacien.fr