LA PREMIÈRE FOIS qu'on m'a parlé de PSM2 je me suis demandée : c'est un jeu vidéo ? Une équipe de foot de ligue 2 ? Un modèle de snowboard ? Tsss tsss. Poste Sanitaire Mobile de 2e génération (c'est un PSM1 plus un lot de radiocommunication). À cette époque, j'avais comme voisine l'équipe du SMUR, et j'avais pu profiter d'une rapide visite commentée des locaux. On m'avait aussi montré, sous un hangar, les remorques bâchées toujours prêtes à être emmenées pour une intervention sanitaire. Personne ne m'avait expliqué en détail ce qui se trouvait sous les bâches, mais, ce jour-là, j'avais tellement de notions nouvelles et diverses à assimiler que ça n'avait pas éveillé ma curiosité plus que ça.
Aussi, la semaine dernière, quand la pharmacienne responsable, que nous appellerons Lili, m'a dit « tu viens avec moi au PSM2 », je n'en savais pas plus sur ce sujet qu'un an auparavant, et je ne voyais pas trop ce qu'on allait y faire. Nous sommes donc « montées » au PSM2, en compagnie de trois chauffeurs/manutentionnaires pleins de bonne volonté, et surtout, très costauds. Il faut savoir que les buts d'un PSM2, c'est d'assurer des soins réanimatoires classiques pour 500 personnes pendant au moins 24 heures, et de faire face à une rupture brutale des circuits d'approvisionnement en produits pharmaceutiques d'urgence.
Ce qui signifie que dans ce local, accessible 24 heures/24, on trouve 150 grosses malles disposées sur 14 palettes, ainsi que le lot Biotox (18 palettes d'antidotes, respirateurs, obus d'oxygène). La dotation médicale comprend plus de 200 références pharmaceutiques, et des lots très importants de matériel médical (environ 8 tonnes, c'est pas de la rigolade). C'est là que j'ai appris que ce que j'avais vu au SMUR, c'était en fait une partie du PSM2, le PMA (Poste Médical Avancé) avec 20 malles, les couvertures, le chauffage, l'éclairage, les brancards…
Et nous, dans tout ça ? Nous, les pharmaciens de la PUI du CHU (rôôh, toutes ces majuscules !…), nous assurons la gestion pharmaceutique. En effet, c'est l'hôpital qui garantit la rotation des produits, dans le cadre de sa consommation courante. En fait c'est Lili qui gère tout ça. Elle a les listes de tout ce qui se trouve sous sa responsabilité dans les malles, médicaments et dispositifs médicaux, avec leurs numéros de lots et leurs dates de péremption. Et, quelques mois avant cette date, c’est-à-dire trois ou quatre fois par an, elle procède aux échanges. Elle commande ce dont elle a besoin, les trois costauds extirpent les malles des palettes, on ouvre, on sort ce qui va bientôt se périmer et on met les nouveaux produits à la place. Les trois costauds remettent les malles sur leur palette, Lili remet les médicaments et les accessoires pas encore périmés dans le circuit de l'hôpital, et le tour est joué.
Les malles sont toujours opérationnelles, et il n'y a pas de gaspillage. La semaine dernière on a échangé des garrots, des raccords biconiques, et tout un tas de médicaments, antibiotiques, adrénaline, solutés… C'est super-sérieux, la composition de chaque malle devant être scrupuleusement respectée. Moi j'ai bien aimé participer à cette opération, j'avais l'impression de faire une chose méga importante. Le truc que j'ai pas aimé, c'est quand j'ai voulu refermer l'énorme malle D quelque chose, et que je n'y suis pas arrivée, même en forçant un petit peu. Il a fallu que je ressorte tout (deux fois) et que je me débrouille pour tout bien ranger. Déjà ça m'énerve quand c'est mes tee-shirts et mes serviettes de toilette, mais au moins je peux m'asseoir sur la valise et l'obliger à m'obéir.
Là, j'ai dû faire appel à mon stock (limité) de patience et d'ingéniosité, mais, hey, j'y suis arrivée. Et maintenant, je suis absolument incollable sur les malles du PSM2 !
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