Le candidat François Fillon ne touchera pas à la pharmacie. Ni remise en cause du monopole, ni ouverture du capital, ne figurent au projet* élaboré par l’ancien Premier ministre pour remettre le système de santé sur rails dès les cent premiers jours de son éventuelle investiture à la présidence de la République en 2017.
« Il est important qu’il y ait une persistance de l’activité indépendante des réseaux de proximité dont fait partie la pharmacie », déclare François Fillon, qui confirme son opposition à la distribution du médicament en GMS. Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale de 2007 à 2012 et soutien de François Fillon dans cette campagne, précise que « le maillage officinal est le dernier atout d’une présence territoriale dense et de la présence d’un professionnel de santé ».
Perméabilité entre le public et le privé
Le ton est résolument plus libéral quand il s’agit de replacer les médecins de ville au cœur de la prise en charge. François Fillon qui, en son temps, avait porté la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) et la création des agences régionales de santé (ARS), regrette la tournure « administrative tatillonne » qu’a prise son application. Selon lui, les médecins devraient pouvoir créer des maisons médicales sans connaître les freins de la normalisation et de la bureaucratisation. De même, le cloisonnement entre secteurs public et privé devrait être supprimé afin de permettre aux cliniques privées de mieux s’associer au système de soins, y compris dans une mission de délégation du service public. Les médecins seront également incités à pratiquer un exercice mixte hôpital/ville.
De manière générale, les professionnels de santé sont appelés à piloter eux-mêmes ce système, y compris au sein d’une nouvelle entité que François Fillon se propose de créer. Cet établissement public administratif, l’Agence nationale de santé (ANS), au sein duquel seront représentés les professionnels de santé publics et privés, regroupera la direction générale de l’offre de soins (DGOS), l’Union nationale des Caisses d’Assurance-maladie (CNAM, RSI, MSA) et le collège des ARS. Cette nouvelle organisation permettra d’unifier les sources de financement et de favoriser la mise en place de parcours de soin entre l’hôpital public et les professionnels de santé de ville, y compris le pharmacien.
Le candidat au primaire est plus flou en revanche sur l’évolution des modes de rémunération de ces professionnels de santé. S’il affirme qu’une « rémunération juste » des médecins devrait être un rempart à la désertification, et que la rémunération de base doit être complétée par des objectifs de santé publique, il ne se prononce pas sur une extension de la ROSP des pharmaciens, ni sur la rémunération de leurs nouvelles missions. Interrogé sur la vaccination à l’officine, Bernard Accoyer estime que cette question devra être débattue entre professionnels de santé. L’ancien président de l’Assemblée nationale insiste en revanche sur la place de l’automédication dans le projet de santé. « C’est un point trop souvent négligé par nos politiques alors que de nombreux autres pays y ont recours. L’automédication doit trouver sa place. Le conseil du pharmacien dans ce domaine peut permettre d’épargner de nombreuses consultations. »
De manière plus globale, le médicament semble oublié dans ce projet qui ne l’aborde essentiellement que sous l’angle industriel. Il propose ainsi d’intégrer la dimension industrielle dans la politique de santé, de développer une politique « cohérente favorable à l’innovation et au développement des sociétés innovantes du secteur de la santé en France ». Ou encore de favoriser l’accès au marché des produits innovants par un accroissement des ATU et des AMM conditionnelles.
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