Le point de vue de l'UTIP

Publié le 07/05/2018

Article réservé aux abonnés

La neutropénie induite par la chimiothérapie constitue fréquemment une toxicité dose-limitante aux traitements utilisés avec une incidence variable selon les schémas et les molécules administrées. Dans la plupart des cas, elle représente un facteur de morbidité et de mortalité important en lien avec la survenue de complications infectieuses, notamment la neutropénie fébrile.

Heureusement, il existe un traitement prophylactique à mettre en œuvre avant le début de la chimiothérapie ou, de façon secondaire, après la survenue d’une première neutropénie. L’efficacité des facteurs de croissance hématopoïétiques de type G-CSF (granulocyte-colony stimulating factor) sur la diminution des neutropénies sévères et des neutropénies fébriles est incontestable.

Tout épisode fébrile entre deux cures de chimiothérapie doit alerter le patient qui devra contacter en urgence son médecin traitant ou le centre où il est traité afin d’adopter la démarche la plus adaptée (antibiothérapie). Le patient a été informé de cette situation par les équipes qui ont en charge son cancer, mais il n’est pas inutile de le lui rappeler. Il n’est jamais superflu de reformuler avec lui les compétences qu’il doit maintenir tout au long de son traitement. Que signifie pour lui le terme « neutropénie » ? Comment vérifier sur les résultats d’examens sanguins que tout va bien ? Quels sont les signes qui doivent l’obliger à consulter immédiatement un médecin ? Quelles règles d’hygiène de vie sont essentielles pour limiter tout risque infectieux ?

L’équipe officinale joue un rôle important avec les autres professionnels de santé pour accompagner le patient dans la gestion des effets indésirables de son traitement, hématologiques ou autres. Cet accompagnement doit s’effectuer en ayant toujours en tête la devise de Benjamin Franklin : « tu me dis, j’oublie ; tu m’enseignes, je me souviens ; tu m’impliques, j’apprends. »