Le point de vue de l'UTIP

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Publié le 18/03/2019
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L’élimination de l’infection par le VHC en France est possible avant 2025, dès lors que tous les acteurs impliqués dans la prise en charge de cette infection s’associent. La France pourrait être le premier pays européen à pouvoir annoncer cette élimination virale sur son territoire, un défi à notre portée grâce aux actions des autorités sanitaires, des professionnels de santé et des associations de patients.

La mise sur le marché des antiviraux à action directe (AAD) a permis des progrès majeurs dans la prise en charge des patients. Mais ces nouveaux traitements ne permettront sans doute pas de traiter les 170 millions de personnes chroniquement infectées par le VHC à l’échelle mondiale, du fait de leur prix actuel…

Les personnes contaminées par le VHC ignorent le plus souvent qu’elles sont porteuses du virus, ceci jusqu’à ce que la maladie se déclare. Elles ne sont donc pas prises en charge médicalement et sont par ailleurs susceptibles de transmettre le virus à des sujets sains. Si l’infection par le VHC n’est pas détectée lors d’un examen de médecine préventive, la maladie ne se révèle que plusieurs années après l’infection, bien souvent sous la forme d’une hépatite chronique active ayant induit des lésions hépatiques. À ce stade, les traitements sont moins efficaces : certes, ils assurent l’élimination du virus mais cette dernière ne permet pas toujours d’enrayer le développement d’une cirrhose ou d’un cancer du foie.

L’élargissement des indications des AAD et leur utilisation comme outil de prévention ne peuvent être la seule stratégie destinée à réduire la prévalence de l’hépatite C. Il s’agit donc de renforcer nos capacités à dépister les sujets atteints d’une hépatite chronique (intérêt des tests rapides d’orientation diagnostique en tant que nouveaux outils complémentaires au dépistage biologique classique) et à les orienter vers une prise en charge adaptée.

Soulignons aussi la nécessité que toute hépatite aiguë virale C soit traitée dans les plus brefs délais. L’éducation thérapeutique doit être associée à cette prise en charge. Il est important que le patient connaisse les modes de transmission de l’infection par le VHC et soit conscient des moyens qui permettent de réduire les risques d’une nouvelle contamination.

L’arrivée probable, dans les années à venir, d’un vaccin prophylactique contre le virus de l’hépatite C constitue un enjeu majeur dans un contexte où selon l’OMS, près de 4 millions de nouvelles infections surviennent chaque année dans le monde. Près de 180 00 nouvelles infections ont lieu tous les ans aux États-Unis, soit une toutes les trente minutes… Ce vaccin représente non seulement l’espoir de contrôler l’épidémie à l’échelle mondiale, mais aussi de diminuer considérablement les dépenses de santé liées aux traitements des infections chroniques par le VHC et de renforcer la prévention contre les maladies du foie induites par les virus.

 

 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3504