La dénutrition du sujet âgé est malheureusement sous-diagnostiquée et non repérée dans bien des cas. Ceci alors que ses conséquences sont graves, en termes d’augmentation de la morbidité et de la mortalité, de risque de perte d’autonomie et d’installation d’un état de fragilité. Certains considèrent que 30 à 60 % des personnes âgées, en fonction des situations ayant précédé l’admission (domicile, retour d’hospitalisation, etc.), sont dénutries dès leur entrée en EHPAD.
Une idée reçue fréquente à combattre est celle selon laquelle les besoins énergétiques seraient diminués chez le sujet âgé. C’est faux, notamment parce que l’âge entraîne une diminution du rendement métabolique. Les réserves nutritionnelles du patient âgé sont fréquemment réduites, l’amenant, en cas de déficit d’apport, à « consommer ses muscles longs » sans pour autant reconstituer les réserves de façon suffisante.
Nous avons à l’officine de nombreuses occasions d’attirer l’attention des aidants sur la nécessité de prévenir et de prendre en charge rapidement toute situation de dénutrition.
Des mesures simples sont à rappeler : pesée mensuelle (voire plus fréquente) du patient âgé et suivi mensuel de la courbe de poids, respect des équilibres alimentaires autour des repas (souvent à fractionner) et des collations qui doivent être généreuses, notamment pour les personnes ayant du mal à consommer des repas complets du fait de troubles de la déglutition, fréquents dans le contexte de maladies neurodégénératives. Les recommandations (moins de 12 heures de jeûne nocturne, un temps suffisant de 3 heures au moins entre les différents repas) doivent être respectées. Les repas doivent être bien présentés, sans faire l’économie d’utiliser des épices, des condiments, des herbes aromatiques, qui stimulent les perceptions. Le temps consacré aux repas doit être suffisant pour se nourrir convenablement.
Veillons aussi au bon état buccodentaire et prothétique du patient âgé. La visite annuelle chez le dentiste est malheureusement trop souvent négligée…
Enfin, n’oublions pas que de nombreux médicaments sont susceptibles d’être impliqués dans la perte de poids. Certains médicaments sont anorexigènes : amiodarone, spironolactone, cimétidine, amitriptyline, imipramine, fluoxétine et autres inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, nombreux antibiotiques, AINS… D’autres peuvent être à l’origine d’une malabsorption (laxatifs, colestyramine, colchicine…) ou augmentent le métabolisme (théophylline…). Soyons vigilants à ce niveau.
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