Le point de vue de l'UTIP

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Publié le 04/02/2019

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Selon le sexe, la prévalence du tabagisme diffère. Ainsi, chez l’homme, la consommation de tabac est passée de 60 % dans les années 1970 à moins de 40 % au début des années 2000, puis s’est stabilisée. Chez la femme, le tabagisme s’est vraiment installé dans les années 1970 et sa prévalence se situe aujourd’hui autour de 30 %. Le tabagisme est en baisse chez les 18-34 ans. Par contre, chez les femmes de 45-64 ans, il est maximal, ce qui correspond à l’arrivée dans ces tranches d’âge des femmes nées dans les années 50-60 qui continuent à fumer depuis les années soixante-dix de leur jeunesse !

L’augmentation du tabagisme féminin se traduit par celle, inquiétante, de la morbimortalité liée au tabac. En 2014, la fraction de décès attribuables au tabac était estimée à 20 % pour les hommes et 7 % pour les femmes, soit pour les femmes un doublement depuis 2000… L’incidence du cancer du poumon a augmenté de 72 % chez les femmes entre 2002 et 2012, tandis qu’elle est restée stable chez les hommes. La mortalité par cancer du poumon et BPCO a augmenté respectivement de 71 % et 3 % chez les femmes, alors qu’elle a diminué de 15 % et 21 % chez les hommes. Tous âges confondus, à tabagisme égal, le risque de maladie coronaire est supérieur chez les fumeuses (+ 25 %) par rapport aux fumeurs. Avant 50 ans, plus d’un infarctus sur 2 chez la femme est directement lié au tabac.

Le tabagisme maternel durant la grossesse est un facteur de risque modifiable majeur de morbidité maternelle et fœtale bien connu. Pourtant, la prévalence du tabagisme durant la grossesse est élevée : 16,2 % de femmes enceintes restent fumeuses au 3e trimestre de grossesse. L’arrêt du tabac pendant la grossesse est une priorité de santé publique majeure. Des données récentes montrent que 82 % des femmes qui avaient arrêté de fumer durant la grossesse reprenaient leur consommation rapidement après l’accouchement.