LA FINALITÉ de l’éducation thérapeutique du patient et de son entourage proche est avant tout l’acquisition de compétences d’adaptation et de capacités d’action pour une gestion de la maladie. S’il n’est pas véritablement nouveau, ce concept, qui rend le patient « partenaire des soignants, et expert de sa maladie », connaît aujourd’hui un surcroît d’intérêt. « Il s’agit d’une réalité déjà ancienne qui a été, ou aurait dû être, appliquée depuis toujours par les médecins et les autres professionnels de santé », estime le professeur de pédiatrie, Danièle Sommelet (Nancy). Certes, le développement de l’éducation thérapeutique s’accentue depuis 15 ans, il est essentiellement axé sur les maladies chroniques telles le diabète, l’asthme ou le sida. Les associations de malades renforcent par ailleurs le concept.
Bien comprise et bien menée par les professionnels de santé, l’éducation thérapeutique contribue ainsi à améliorer la qualité de la prise en charge, mais aussi à diminuer le nombre des complications, des hospitalisations et des dépenses, explique en substance Danièle Sommelet. Mais la démarche implique l’acquisition de moyens techniques dédiés aux soins, au respect de l’observance des traitements, à l’autosurveillance et à l’organisation de réseaux coordonnés. « Si l’intérêt de l’éducation thérapeutique est réel, bien des obstacles surgissent pour sa mise en place », souligne toutefois la pédiatre. Et d’évoquer l’évolution constante des soins, leur complexité et des textes réglementaires non adaptés. Par ailleurs, note Danièle Sommelet, des problèmes persistent quant au partage des taches, à l’insuffisance de formation des formateurs et à la nécessité de formaliser et d’évaluer les programmes d’éducation thérapeutique. De plus, déplore-t-elle, « l’éducation thérapeutique est bien peu intégrée aux plans et programmes d’actions du ministère de la Santé ». Se pose également le problème de la disponibilité des professionnels de santé, à la fois pour suivre une formation, acquérir des compétences et en faire bénéficier les patients. Enfin, et ce volet n’est pas le moindre, il faut prévoir des financements pour la formation des professionnels, et indemniser le temps passé auprès des patients bénéficiaires de l’éducation thérapeutique.
Quelle place pour les pharmaciens ?
Contrairement à de nombreux exemples étrangers, le rôle d’éducateur thérapeutique des officinaux - qu’ils revendiquent pourtant - est rarement évoqué dans les textes réglementaires, pas plus qu’il ne l’est par les sociétés savantes ou l’assurance-maladie. Car la question se pose : disposent-ils d’une information suffisante sur la pathologie et ses traitements ? « De fait, les pharmaciens d’officine sont trop souvent « shuntés » dans la prise en charge : les informations transmises sont trop ponctuelles et les liaisons en temps réel avec l’équipe hospitalière de référence et/ou le médecin traitant, lui-même parfaitement informé, sont parfois inexistantes », regrette Danièle Sommelet. Les officinaux jouent pourtant pleinement leur rôle vis-à-vis des patients atteints de maladies chroniques, dans la surveillance des traitements, notamment chez les personnes âgées, et dans la déclaration des complications inattendues et la gestion des effets indésirables (exemple : chimiothérapies à domicile). Reste, qu’une implication plus grande des officinaux est encore à espérer. Même si certains d’entre eux, bien formés, disposant d’un espace de confidentialité, ou intégrés dans un réseau de soins (comme Paris diabète) occupent des situations privilégiées et participent déjà à une véritable complémentarité dans l’éducation thérapeutique des patients. Leurs cibles préférentielles sont l’asthme, le diabète, l’HTA, les addictions, le sida. Et si vous rejoigniez cette année, à l’ombre de la croix verte, les rangs de ces nouveaux éducateurs thérapeutiques ?
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