Rappelons que la prostate est une glande génitale entourant la portion initiale de l’urètre chez l’homme.
Constituée de trois lobes, elle secrète un liquide prostatique contenant des éléments nutritifs pour les spermatozoïdes, ainsi que du PSA (prostate specific antigen), qui est l’enzyme de liquéfaction du sperme.
Une fraction du PSA diffuse dans la circulation sanguine où il peut être dosé. La prostate augmente progressivement de volume avec l’âge à partir de 30 ans, du fait d’un début de déséquilibre entre les facteurs de croissance et l’apparition de formations micronodulaires qui, avec le temps, finissent par se rejoindre pour constituer une hypertrophie prostatique.
L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est caractérisée par une augmentation du volume de la prostate, aux dépens de la zone centrale de la glande. Cela étant, le volume de la prostate, n’a pas d’influence directe sur l’importance des symptômes (certains hommes sont même longtemps asymptomatiques), phénomène probablement lié au fait que l’adénome peut être plus ou moins glandulaire et/ou fibreux.
Il existerait une prédisposition familiale à la survenue d’une HBP, surtout pour les formes précoces, apparaissant avant 60 ans.
50 % des hommes de plus de 60 ans et 90 % des plus de 80 ans seraient atteints d’une HBP, mais seulement environ 1 sur 2 ressentirait des symptômes urinaires gênants. 20 % n’auraient aucuns symptômes, 60 % des symptômes modestes, 15 % des symptômes modérés et 5 % des symptômes sévères.
Les complications de l’HBP sont en rapport avec des troubles de remplissage, mais surtout de vidange, de la vessie.
Les premiers symptômes, survenant à partir de la cinquantaine (mais souvent plus tard, après 65 ans), sont représentés par des envies d’uriner impérieuses de plus en plus fréquentes, d’abord la nuit, puis en journée, un effort pour initier le jet urinaire et une faiblesse de celui-ci (signe très typique, mais se développant très progressivement), une intermittence du jus urinaire, une « goutte retardataire » et une sensation de ne pas vider complètement sa vessie.
Le diagnostic est réalisé par un toucher rectal et il est essentiel d’évaluer l’importance de la dysurie. On utilise le score IPSS pour quantifier les troubles et évaluer la gêne.
Les examens complémentaires sont représentés par une recherche d’infection urinaire, une débitmétrie, une échographie prostatique, une mesure du résidu post mictionnel (par échographie vésicale), un dosage du PSA et un bilan rénal (créatinine, glycosurie, protéinurie, hématurie…).
Il est essentiel d’éliminer un cancer, qui peut coexister avec une HBP.
L’HBP évolue en trois grands stades, par poussées et non pas de façon linéaire :
. prostatisme : signes obstructifs (retard à l’émission du jet, jet faible, miction par à-coups ou en plusieurs fois), signes irritatifs (hypertrophie du détrusor : envie brutale et pressante d’uriner), pollakiurie (fréquence excessive des mictions), sensation de pesanteur sus-pubienne.
. rétention vésicale chronique sans distension : nombre de levers nocturnes important, intervalle court entre deux mictions, résidu postmictionnel entre 50 et 300 ml.
. rétention vésicale chronique avec distension : résidu postmictionnel supérieur à la capacité de la vessie normale, dilatation des voies excrétrices hautes.
Les complications sont représentées par un risque de rétention urinaire aiguë, possible d’ailleurs à tous les stades (douleurs, envie permanente d’uriner), des infections (surtout prostatites et épididymites, mais aussi urinaires, récidivantes, voire graves), une incontinence urinaire, une hématurie macroscopique (fréquente par rupture d’une varice de la muqueuse vésicale ou urétrale à la surface de l’adénome), des diverticules vésicaux (hernie de la muqueuse vésicale à travers les fibres musculaires de la paroi vésicale distendue), une lithiase vésicale (favorisée par la stase urinaire) et, dans les cas les plus graves, une insuffisance rénale (au stade de la rétention vésicale chronique complète avec distension) – réversible ou non.
Les médicaments disponibles représentent, sauf pour les formes clairement avancées (débit urinaire inférieur à 10 ml/seconde), un traitement de première intention ; plutôt les alphabloquants pour les « petites prostates » (moins de 40 g) – il ne semble pas qu’une supériorité d’un produit sur les autres ait été démontrée - et les inhibiteurs de la 5 alpha-réductases pour les autres.
Les extraits de plantes allient activité et excellente tolérance. Ils permettent souvent d’améliorer les symptômes et les associations de classes différentes améliorent fréquemment les résultats.
Sauf aggravation des symptômes ou survenue de complications, la surveillance est essentiellement clinique, une fois par an. À laquelle on peut ajouter une détermination annuelle du taux de PSA.
10 à 30 % des hommes de plus de 60 ans doivent avoir recours à une intervention chirurgicale, le plus souvent par voie transurétrale si l’adénome ne dépasse pas 60 g, environ. On peut noter le développement actuel de techniques faisant appel au laser.
Environ 70 000 personnes sont opérées chaque année en France d’une HPP, qui est le 2e geste chirurgical après la cataracte.
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