Aux yeux du nouveau chef de l'Etat, rien ne sera plus urgent, sauf s'il s'agit de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, très proches par leur aversion pour l'UE, que de relancer l'alliance franco-allemande et le projet européen. Un président réformiste n'aura aucun mal à trouver en Angela Merkel une interlocutrice plus que compréhensive. Non seulement elle facilitera sa tâche, mais elle n'hésitera pas à conclure un accord moral avec lui pour définir une ligne dans les négociations de séparation avec le Royaume-Uni. L'unité des Vingt-Sept est indispensable car la Première ministre britannique, Theresa May, s'est assuré le soutien du Parlement par un vote massif en sa faveur qui lui donne carte blanche pour poser à la Commission européenne des exigences sévères.
C'est Michel Barnier, l'ancien ministre français, qui est chargé du dialogue avec Londres. Rien ne dit, bien sûr, qu'il va être submergé par l'habileté des Britanniques, mais rien ne dit non plus qu'il saura y résister. Il faut à l'Union une orientation politique robuste, capable de tenir tête à une interlocutrice au caractère bien trempé où l'on retrouve une souche de thatchérisme. La comparaison n'est pas excessive dans la mesure où Mme Thatcher avait adopté, dans le cadre de l'adhésion de son pays à la Communauté européenne, une attitude peu encline au compromis, la même que celle de Mme May dans des circonstances inverses.
L'idée générale, chez les Vingt-Sept, dont l'unité, minée par des gouvernements aventuristes, comme ceux de la Hongrie et de la Pologne, risque de prouver sa fragilité, c'est de faire en sorte que ne soient pas abandonnés, à la faveur du Brexit, les grands principes qui fondent l'Union, la liberté des échanges, certes, mais aussi la liberté de circulation pour les personnes. Tout le monde s'attend à un clash sur ce point entre Londres et Bruxelles, mais, même si Mme May bénéficie d'un soutien intérieur sans failles, il ne faut pas qu'elle nourrisse trop d'illusions : un ensemble d'un demi-milliard d'Européens ne doit pas céder à 60 millions de Britanniques, eux-mêmes menacés par l'explosion du royaume.
Trump, Poutine, Assad
Le nouveau président aura d'autres tâches compliquées à accomplir mais, au fond, s'il obtient un sursaut européen, il aura, comme les gouvernements de nos principaux partenaires au sein de l'UE, une position renforcée. Avant de partir, François Hollande a relancé l'hostilité internationale à Bachar Al Assad, en dénonçant ses crimes incessants et répétitifs et en se faisant fort de prouver la culpabilité du dictateur syrien dans les attaques au gaz sarin contre des civils innocents. Le prochain président héritera d'une relation avec Vladimir Poutine qui est clairement mauvaise. Un président français hostile à l'Europe se hâtera de jeter au feu le dossier de l'instruction contre M. Poutine au sujet de la Syrie et de l'Ukraine. Un autre, au contraire, lui tiendra la dragée haute.
Quant à la politique de M. Trump, elle ne doit en aucun cas nous rassurer même si, à certains d'entre nous, le bombardement de la Syrie par les Tomahawks américains a apporté un grand soulagement : il était temps de dire son fait à la brute de Damas. Mais cet acte isolé ne dit rien de la vision diplomatique du président des Etats-Unis. La première chose à faire le concernant, c'est d'empêcher qu'ils nous entraîne dans une guerre avec la Corée du Nord, qui mérite certes d'être remise à sa place, mais pas sans le concours de la Chine. M. Trump, en vérité, a remplacé le programme qui a assuré son élection par l'improvisation et par l'incohérence. Il ira, à n'en pas douter, là où il peut obtenir un succès facile qui séduira ses concitoyens mais n'assurera pas nécessairement le retour de l'Asie à la sérénité. Le rôle du président français et de l'Europe consiste à lui demander un plan diplomatique élaboré qui remplacerait avantageusement ses petits bombardements improvisés.
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