Qu'est-ce que j'apprends ? Que des végétariens, ou vegans, très organisés, attaquent des boucheries, les démolissent, les incendient sous l'œil indifférent de la clientèle, des pouvoirs publics et du gendarme ? A ce compte-là, il ne leur reste plus qu'à s'en prendre aux poulaillers, aux élevages industriels, aux fromageries, aux Chinois qui mangent leurs chiens et aux Mexicains qui avalent leurs sauterelles. Les bouchers, en tout cas, demandent que l'Etat les protège, rappellent qu'ils ne représentent que le bout de la chaîne alimentaire et qu'avant de leur nuire, on devrait s'intéresser davantage aux abattoirs et à l'équarissage.
Cependant, cette violence des végétariens est un signe avant-coureur. Il va falloir que nous apprenions à manger la volaille sauce suprême sans poulet, le bœuf bourguignon sans viande, la choucroute sans saucisses de Montbéliard et sans lard et la sole meunière sans poisson. Les bouchers (mais aussi les pécheurs) ne s'en porteront pas mieux et, quant à nous, nous serons confrontés à l'ennui d'une cuisine insipide.
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