Selon les prévisions d’IQVIA, le marché mondial du médicament va progresser entre 3 et 6 % d’ici à 2022. Après des années moroses, le marché sourit à nouveau aux pays matures depuis le redressement opéré en 2016. Pour les « Pharmerging », remarque Stéphane Sclison de la société IQVIA, ces « pays en voie de développement qui, au terme de 5 ans, porteront plus d’un milliard de croissance au marché pharmaceutique mondial », la croissance ralentit mais reste relativement élevée. Seul le marché chinois fléchit et ne devrait grimper que de 3 à 6 %, soit des prévisions plus modestes que les États-Unis à 4-7 %. En Europe, « la croissance revient à des niveaux faibles à modérées, après la poussée due aux médicaments de l’hépatite C », précise Stéphane Sclison, qui souligne néanmoins les incertitudes de l’impact du Brexit et d’un possible « Brexodus » de professionnels de santé étrangers.
Deux pays se démarquent de ces tendances : le Japon, dont les prévisions de croissance se situent entre -3 % et 0 %, et la France, qui poursuit sa décroissance et devrait se stabiliser entre -1 et -2 %. Pourtant le marché français en 2018 « a pour particularité d’être croissant pour la première fois depuis 10 ans », remarque l’économiste de la santé Claude Le Pen, avant de parler d’un effet « trompe l’œil ». En effet, la croissance de 2,2 % sur le remboursable en ville ne serait due qu’à la sortie de la réserve hospitalière d’un certain nombre d’anticancéreux (Ibrance, Imbruvica, Cabometyx, Lonsurf et Venclyxto) et de l’ensemble des antiviraux de l’hépatite C (Sovaldi, Harvoni, Epclusa, etc.). « Un tiers du chiffre d’affaires officinal est issu de prescriptions hospitalières », ajoute-t-il. L’augmentation des délivrances de vaccins antigrippaux a également boosté l’officine.
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