Serait-on aux prémices d'une réhabilitation ? Quarante ans après l'interdiction des drogues psychédéliques, des scientifiques américains viennent en tout cas de donner un sacré « coup de jeune » aux recherches sur le LSD thérapeutique.
Ils ont en effet exhumé un corpus de plus d'un millier d'études menées dans les années 1950 et 1960. Une époque, rappelle le journal « Les Échos », à laquelle le LSD et la psilocybine (présente dans le psilocybe) étaient considérés par le milieu psychiatrique comme une source intéressante de nouveaux traitements. Ainsi, après le cannabis, dont l'usage thérapeutique est désormais légal dans 29 États américains, les États-Unis s'intéressent désormais de près aux effets sur la santé mentale du LSD et de la psilocybine. Une nouvelle vague d'études s'est ouverte ces dernières années, dont un remarquable essai porte sur la dépression chez les cancéreux en phase terminale. Réalisée en 2016 à la New York University (NYU) sur 80 patients, elle montre une réduction significative de l'anxiété chez 80 % d'entre eux six mois après la prise d'une dose forte de psilocybine lors d'une session accompagnée avec un psychothérapeute. Plus étonnants encore sont les résultats d'une autre étude menée à l'université Hopkins (Baltimore, États-Unis) sur l'addiction à la nicotine. Les scientifiques ont suivi 15 fumeurs souhaitant arrêter de fumer. Ils leur ont administré deux ou trois doses de psilocybine. Après 12 mois, 10 d’entre eux ne fument plus de cigarettes, soit 67 %. À plus long terme, neuf participants (soit 60 %) sont reconnus comme abstinents. Un niveau qu'aucun autre traitement n'a atteint auparavant. Proposer le LSD comme nouveau substitut nicotinique ? Le conseil est un peu prématuré car il faudra sans doute d'autres études sur un plus grand nombre de participants pour valider cette nouvelle option thérapeutique. Quant à craindre le remplacement d'une addiction par une autre, rappelons que le LSD n’entraîne généralement ni dépendance ni overdose, tout au plus une tolérance qui pousse l'usager à augmenter les doses.
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