Associant les ARS et la Direction générale de l’organisation des soins, les « Observatoires des médicaments, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique » (OMEDIT) ont notamment pour mission de développer la sécurisation de la prise en charge pharmaceutique et la lutte contre les iatrogénies.
Pharmacien responsable de l’OMEDIT Alsace, Marie Christine Rybarczyk-Vigouret explique que 25 % des établissements sanitaires alsaciens entreprennent déjà des démarches de conciliation pharmaceutique, associant l’ensemble des médecins et pharmaciens ayant prescrit ou délivré des médicaments au patient.
La conciliation permet non seulement d’éviter la rupture des traitements, mais aussi de les optimiser voire de les alléger. Les hôpitaux cherchent donc à reconstituer, lors de l’admission des patients, leur « historique pharmaceutique », une opération qui se révèle parfois longue et complexe.
Pourtant, ces éléments pourraient facilement être transmis aux hôpitaux par les pharmaciens, explique Jean Weisenhorn, officinal installé à Illfurth, dans le sud du Haut-Rhin, et par ailleurs vice-président de la Fédération dans ce département. « Suite à des échanges avec un ami médecin de l’hôpital de Mulhouse, qui se plaignait de cette situation, j’ai proposé à tous les pharmaciens du secteur de tenir à la disposition des hôpitaux l’ensemble de nos historiques de délivrance aux patients, puisque nous scannons toutes nos ordonnances. » Ces scans peuvent être utilisés sans recours à la carte Vitale du patient, indispensable pour ouvrir le DP.
À partir de cette idée, les pharmaciens du sud du Haut-Rhin (Territoire de santé 4 dans la terminologie ARS) ont élaboré une convention précisant le cadre de cette relation avec les hôpitaux, y compris sur le plan administratif et confidentiel. Seule « contrepartie » demandée par les pharmaciens aux hôpitaux, l’envoi des ordonnances de sortie, afin justement que le pharmacien puisse actualiser ses dossiers.
« Tous les pharmaciens du Territoire 4, sans exception, ont accepté de participer au dispositif mais… nous n’avons jamais eu la moindre demande de la part des hôpitaux », constate M. Weisenhorn. En d’autres termes, ce dispositif simple et efficace fonctionne mais n’est pas utilisé.
Rencontre médecins-pharmaciens
La soirée organisée à Mulhouse par l’ARS et l’OMEDIT Alsace a permis aux médecins et aux pharmaciens de se rencontrer sur ce thème, parfois pour la première fois pour certains d’entre eux. Le Dr Yann Groc, gériatre à l’hôpital de Mulhouse, qui se désolait des difficultés à reconstituer le parcours pharmaceutique de ses patients, s’est ainsi vu remettre, par M. Weisenhorn, une clé USB contenant les coordonnées de tous les pharmaciens participant au dispositif.
Il lui suffit désormais de demander au patient qui est son ou ses pharmaciens pour obtenir son historique sur la durée souhaitée. Toutefois, les pharmaciens ne pourront pas se promener à travers la région en distribuant des clés aux médecins hospitaliers : pour faire connaître le système, il faudra, selon M. Weisenhorn, « faire le siège des administrations et des surveillantes » pour qu’elles l’intègrent dans les protocoles, ce qui n’est pas évident tant les structures sont lourdes.
Enfin, la soirée a relevé d’autres difficultés concrètes dans la mise en place de la conciliation, en particulier au niveau des cliniques privées où, de par leur structure, il est encore plus difficile de trouver des interlocuteurs que dans le public. Certains groupes privés, néanmoins, s’attachent désormais eux aussi à développer ce type d’échanges. À l’inverse, a confié une médecin généraliste exerçant dans une structure d’hospitalisation à domicile, la conciliation y fonctionne nettement mieux que dans les services d’hospitalisation classique.
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