30 septembre 2014 : les pharmaciens manifestaient leur colère face à un gouvernement qui voulait casser le monde pharmaceutique français, son monopole et ouvrir son capital aux investisseurs extérieurs.
Un an plus tard, en septembre 2015, c’est un syndicat de pharmaciens - l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF)- qui remet sur le tapis l’idée d’ouverture du capital, cette fois-ci uniquement aux pharmaciens de tous bords. En effet, dans un livre blanc remis au ministère de la Santé le 22 septembre, le syndicat suggère d’ouvrir à 100 % le capital des officines à tous les pharmaciens, sans se limiter à ceux de l’officine. Les pharmaciens adjoints, les pharmaciens retraités, mais aussi ceux de l’industrie, des établissements de santé et des grossistes répartiteurs seraient concernés. L’objectif, pour le syndicat, étant d’apporter une réponse à l’effondrement du système actuel qui régit les officines (une pharmacie ferme tous les 3 jours, chiffre d’affaires en chute libre) en assouplissant le modèle économique, juridique et fiscal français. Pour cela, l’UNPF préconise d’autoriser ainsi tout pharmacien qui le désire à investir à hauteur de ses moyens et à devenir actionnaire d’officines.
Le concept ne séduit guère les autres syndicats qui s’opposent fermement à toute ouverture du capital, même limitée à d’autres pharmaciens que les officinaux. « Proposer aujourd’hui de remettre en cause les règles de détention du capital des officines est de nature à relancer le débat avec le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, alors qu’il avait écarté cette idée le soir même de la manifestation du 30 septembre 2014. Attention à ne pas jouer les apprentis sorciers en cassant l’unité et le résultat de la mobilisation de l’an passé », évoque alors Gilles Bonnefond, président de l’USPO, en rappelant que les biologistes y ont goûté et qu’ils ne s’en sont pas remis.
Participation des adjoints au capital des SEL
Il est vrai que la mobilisation en « vert fluorescéine » des pharmaciens en 2014 a porté ses fruits. Pour preuve, aucune proposition retenue dans la loi de santé n’est venue heurter la susceptibilité des pharmaciens. Le gouvernement a totalement abandonné l’idée de toucher au monopole et au capital des pharmaciens. La seule ouverture prévue est d’offrir la possibilité aux adjoints de prendre des participations directes dans les pharmacies en SEL jusqu’à 10 % du capital, tout en conservant leur statut de salarié. Avec l’ouverture du capital des SPFPL accordée aux adjoints en 2013, l’ouverture du capital des SEL est une opportunité supplémentaire pour faire entrer progressivement les adjoints au capital. Toutefois, on ignore encore si les pharmaciens titulaires et adjoints vont adhérer à ce nouveau dispositif.
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