En dix ans, le chiffre d’affaires de la répartition a baissé de 10,5 %, à 17 milliards d'euros. Mais, plus alarmant encore, la branche annonce désormais des pertes à hauteur de 23 millions d’euros quand, en 2008, elle engrangeait encore 200 millions d’euros.
Pour la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP), cette situation n'est plus tenable. Elle ne résulte pas d’une fatalité mais bien de la conjonction de deux facteurs négatifs. La diminution massive du prix du médicament au cours de la dernière décennie, tout d'abord, qui a eu un impact délétère sur les comptes de la branche, constituée de sept grossistes-répartiteurs. À noter que la marge de la répartition (soit 6,68 % du prix fabricant) s’est infléchie de manière analogue à celle de l’officine. La marge réglementée a ainsi diminué de 243 millions d’euros, contribuant à baisser de près de 18 % les ressources de la répartition tandis que l’Ondam progressait de 29 %.
L’analyse de la CSRP et de ses sept adhérents repose sur un deuxième constat : « le système de la rémunération de la branche n’est pas adapté à l’évolution du marché ». Les répartiteurs s’estiment ainsi pénalisés par la distribution du générique, rémunérée trois fois moins que celle des médicaments princeps. Ils n’hésitent pas à déclarer qu’ils travaillent désormais à perte sur un segment qui constitue pourtant 40 % de leur activité. Quant aux médicaments innovants qui pourraient représenter une planche de salut pour le secteur, le montant alloué à leur distribution est plafonné à 30 euros, la boîte.
Le seuil d’alerte est atteint
Poursuivant son tour d’horizon des causes de son mal-être, la répartition évoque la contribution, indexée au chiffre d’affaires, que les grossistes doivent reverser à la Sécurité sociale. « Si la situation persiste, les répartiteurs ne seront plus en mesure d’irriguer dans les mêmes conditions l’ensemble des officines du territoire », prévient Olivier Bronchain, président de la CSRP. La population la plus menacée sera alors celle des zones rurales et reculées dont les pharmaciens ne seront plus approvisionnés à des cadences suffisantes. « C’est l’égalité d’accès au médicament sur le territoire qui est en jeu », avertit Olivier Bronchain, estimant que le seuil d’alerte est atteint.
Après avoir publié ses chiffres en juillet, la CSRP a sonné l’alarme de manière officielle auprès du grand public, le 1er septembre. Depuis cette date, les camionnettes de livraison des grossistes relaient les difficultés de la branche sur les routes de l’Hexagone. Le message apposé sur les véhicules conclut : « La répartition pharmaceutique est en danger, le gouvernement doit s'engager ! ».
Un gouvernement auquel les répartiteurs demandent de refondre totalement leur mode de rémunération (voir article « abonné »). L’une de leurs principales revendications est l’instauration d‘un forfait pour les génériques qui permettra de couvrir les frais de distribution.
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