En cet insolite mois de mars 2020 marqué par la propagation mondiale du COVID-19, Elsa et Anthony Nicolas appliquent au sein de leur pharmacie les règles dictées par l’Ordre des pharmaciens du Liban. Pour protéger l’équipe, masquée et gantée, les comptoirs sont désormais dotés de vitres en plexiglas, en plus de pompes de gels hydroalcooliques, et les patients doivent respecter le marquage jaune au sol assurant les distances de sécurité. Le vigile est quant à lui investi d’une nouvelle mission : prendre la température des personnes à l’aide d’un thermomètre à infrarouge pour autoriser leur entrée.
Outre l’antisepsie régulière des comptoirs, chaque commande est scrupuleusement désinfectée avant son déballage. Ces tâches nécessaires pour éviter la propagation du virus s’ajoutent au travail quotidien de la pharmacie qui ne désemplit pas. « Les clients viennent surtout en lien avec l’épidémie, explique Elsa, malheureusement nous souffrons d’une pénurie en masques, gels hydroalcooliques, désinfectants de surfaces, gants, huiles essentielles antimicrobiennes et thermomètres. » Le gouvernement libanais, qui a déclaré l’état d’urgence sanitaire du 14 au 31 mars 2020, ne prévoit cependant pas de dotations prochaines en masques pour les pharmacies. Des dons sont plutôt attendus pour pallier le manque en équipements médicaux commençant à manquer. Le 20 mars 2020, l’ambassade du Liban en Chine a ainsi promis 1 000 kits de tests de dépistage et 200 thermomètres.
Des Libanais invités à rester chez eux
Aéroport fermé, déplacements limités et seuls les commerces de premières nécessité étant ouverts, dont les pharmacies, bon nombre de patients sont venus récupérer leurs médicaments grâce à l’autorisation exceptionnelle des renouvellements. « Le stock en médicaments est pour l’instant suffisant », précise Elsa. Ce qu’ils craignent ? Le non-respect des recommandations sanitaires dans certaines régions du pays où les populations défavorisées et les camps de réfugiés pourraient devenir des foyers épidémiques.
« Malgré tout, la progression de la maladie est moins importante et plus contrôlée au Liban que dans les pays alentour, même si le pic de l’épidémie n’est pas encore annoncé, déclare-t-elle. Nous n’avons pas observé de mouvements de panique ni de comportement déraisonnable à l’officine. Il faut seulement que tout le monde respecte les règles imposées pour limiter la propagation du virus. » Une leçon de sang-froid dans un pays qui a déjà traversé bon nombre de crises.
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