Deux ans après son autorisation

Le cannabis ne fait pas recette dans les pharmacies allemandes

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Publié le 14/03/2019
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Deux ans après la loi sur le cannabis, seulement 95 000 ordonnances « remboursables » ont été honorées par les pharmacies allemandes.
cannabis thérapeutique

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Crédit photo : phanie

Autorisées depuis le 10 mars 2017 en Allemagne, les prescriptions remboursables de cannabis médical ont certes triplé entre 2017 et 2018, mais elles restent encore inférieures à 100 000, selon les données transmises par la banque de données gérée par la fédération des associations des pharmaciens allemands (ABDA).

Selon cet organisme, l’Institut allemand de contrôle des médicaments (DAPI), 95 000 ordonnances ont été présentées en 2018 au titre des prescriptions de cannabis prises en charge par l’assurance-maladie, et 53 000 boîtes de spécialités ainsi que 145 000 préparations à base de cannabis ont été délivrées. En 2017, 27 000 ordonnances avaient été honorées, et 40 000 boîtes et 44 000 préparations délivrées. Ces chiffres ne prennent pas en compte les prescriptions « privées », c’est-à-dire faites par des médecins à la demande des patients, mais non remboursables par l’assurance-maladie. Celle-ci, pour limiter ces coûts, exige en effet le respect de critères très stricts pour prendre en charge ces prescriptions, et en rejette pour cette raison un peu moins de la moitié. En outre, un certain nombre de patients demandent, d’emblée, des prescriptions privées.

Qualité pharmaceutique

Mais remboursables ou non, les pharmaciens effectuent dans tous les cas un contrôle strict de la qualité du cannabis prescrit, précise Andreas Kiefer, président de l’Ordre fédéral des pharmaciens, ainsi que du DAPI. Il rappelle qu’une nouvelle version du formulaire des préparations renforce désormais les contrôles officinaux sur les fleurs et les extraits de cannabis, ainsi que sur les formes de consommation.

L’inhalation du cannabis, loin d’être la plus recommandée par les pharmaciens en raison de la difficulté à en garantir un dosage constant, fait, elle aussi, l’objet de nouvelles normes, inscrites dans le formulaire : le DAPI rappelle donc aux médecins qu’il se tient à leur disposition pour les aider à adapter au mieux leurs prescriptions à ces règles. Dans tous les cas, rappellent les pharmaciens, le bon usage et la qualité pharmaceutique « conditionnent la sécurité et le succès des traitements ».

Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3503