En attendant son éventuelle disponibilité dans les officines, le cannabis reste le produit illicite le plus consommé en France. 42 % des adultes l’ont expérimenté au cours de leur vie et 11 % sont des usagers actuels (selon les données de 2016).
Or sa consommation est à risque de dépendance et d’effet secondaires graves. Pourtant, elle n’est pas regardée par les autorités gouvernementales sous l’angle de la Santé publique, mais sous l’angle judiciaire et pénal. La dernière mesure en date en est un bon exemple : l'amende forfaitaire pour les consommateurs de cannabis pris en flagrant délit (qui devrait être de 150 à 200 euros) qui n’exclut pas pour autant les poursuites judiciaires. « Cette mesure vise à soulager les forces de l’ordre et les magistrats, mais elle ne règle pas le problème de la consommation ni celui de la prévention », évoque William Lowenstein, qui espère que l’argent récolté via les contraventions sera réinjecté dans la lutte contre le trafic et dans les campagnes d’information sur le cannabis auprès des jeunes.
Quoi qu'il en soit, une dépénalisation n’est pas à l’ordre du jour dans notre pays. Et encore moins la dispensation de cannabis récréatif dans les pharmacies, comme l’a instauré l’Uruguay.
Statu quo sur le Sativex
En revanche, l’arrivée du cannabis thérapeutique en officine devrait sans doute finir par devenir réalité. Déjà, en juin 2013, un décret a rendu possible la commercialisation en France de médicaments dérivés du cannabis. En janvier 2014, le Sativex obtient alors une AMM et annonce sa prochaine commercialisation dans l'Hexagone. Ce médicament est un spray nasal qui renferme deux dérivés du cannabis : le THC et le cannabidiol. Il est indiqué dans le traitement des contractures musculaires (spasticité) accompagnant la sclérose en plaques et il est déjà sur le marché dans 22 pays dont le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Toutefois, depuis l’annonce de sa commercialisation en France, c’est le statu quo. La Haute Autorité de santé (HAS) a jugé faible le service médical rendu (SMR) du médicament en raison d'une efficacité observée chez seulement 10 % des patients non soulagés par les autres traitements. De plus, les autorités sanitaires et le laboratoire Almirall (distributeur du Sativex) ne se sont pas mis d’accord sur un prix, qui tourne, en Europe, autour de 440 euros. Pour le moment, le dossier du cannabis thérapeutique est toujours bloqué.
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