Mme May a réussi à obtenir l'aval des Communes à son plus récent projet en matière de Brexit. Elle réclame du temps à l'UE avant de sauter le pas. La Commission européenne n'exclut pas de lui accorder ce délai mais exprime son impatience face à des hésitations liées à des problèmes que les Britanniques, déchirés par leur propre décision, ne parviennent pas à résoudre. Cette crise aux conséquences incalculables que vivent les Anglais a des répercussions sur l'unité même du Royaume Uni dès lors que l'Irlande refuse l'instauration d'une frontière avec l'Ulster et que l'Ecosse songe sérieusement à quitter le royaume. Le Brexit s'est peu à peu transformé en épouvantail. Les Européens, dont certains gouvernements auraient pu être tentés de retrouver leur marge de manœuvre par rapport à l'UE, ont compris la leçon : à préconiser le retour à leur « indépendance », ils risquent purement et simplement l'effondrement intérieur.
Le cas italien
C'est le cas de l'Italie, dont le pouvoir à double face, Ligue et Cinq étoiles, est soumis aux conditions extrêmes d'une crise économique et sociale qui ne fait que s'aggraver à cause d'une croissance proche de l'immobilité, alors que ce pays est endetté jusqu'aux yeux. Les dirigeants italiens, que leur échec évident ne rend pas plus malléables, ont fait de la France leur adversaire principal. Luigi di Maio, vice-président du Conseil, est venu en France rencontrer les gilets jaunes et la ministre italienne de la Culture refuse de prêter à la France des œuvres de Léonard de Vinci à l'occasion du 500e anniversaire de la mort de l'artiste. Le ministre français de la Culture, Frank Riester, s'est rendu à Rome pour souligner que l'hommage français rendu à Léonard a une portée universelle que les Italiens ne peuvent qu'approuver.
Le ridicule de ces querelles de bas étage, qui traduisent surtout la faiblesse des positions diplomatiques de l'Italie et son aversion pour le triomphalisme d'Emmanuel Macron, n'enlève rien à l'engagement italien au sein de l'Union : aucun citoyen italien ne souhaite vivre l'expérience des Grecs. S'il est vrai que le pouvoir français, fort de sa majorité parlementaire, tente de prendre le leadership européen (parce qu'il s'estime le mieux placé pour le faire), c'est le succès de l'Union qu'il faut célébrer. Elle a résisté au Brexit en faisant front commun au projet britannique, elle a refusé des concessions qui auraient donné aux Anglais des avantages incompatibles avec leur décision de quitter l'Europe et elle les a placés devant des responsabilités si alarmantes qu'ils envisagent aujourd'hui un second référendum pour pouvoir corriger les effets pervers du premier.
Certes, par rapport à ses ambitions de départ, par rapport au fédéralisme ou à l'intégration politique, on constate que l'Union se contente de ne pas se diviser. Mais, compte tenu d'une conjoncture détestable, qui a donné naissance à des régimes néo-fascistes, a favorisé des différences de niveau de vie exerçant de vives tensions au sein de l'Europe et n'a pas permis la résolution de sérieux problèmes, comme celui de la Grèce ou comme l'étrange défiance des Pays-Bas à l'égard de notre pays, il est permis de dire que l'Europe a surmonté jusqu'à présent des crises capables de l'emporter.
Le mot d'ordre, au sujet du Brexit, n'est pas anti-Britannique, il relève seulement de la légitime défense des pays de l'Union face à l'idée suicidaire nourrie par les Britanniques. Ils comprennent en effet qu'il ne suffisait pas de voter le Brexit pour se libérer d'un coup de contraintes qui leur semblaient lourdes alors qu'elles contribuaient à leur prospérité. Le système unioniste, loin de diviser les Britanniques, a aidé la paix en Irlande, a maintenu l'Ecosse dans le Royaume Uni, et a apporté à nos voisins et amis une prospérité qu'ils commencent déjà à regretter.
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