Ce grand arbre élancé à l’écorce blanche argentée et crevassée (Betula pendula Roth, B. pubescens Ehrh., bétulacées) est un habitué des bois d’Europe du Nord et des zones subarctiques en raison de sa grande plasticité écologique.
Ses feuilles simples se parent d’une couleur or à l’automne. Plusieurs parties de l’arbre fournissent des produits de santé qu’il ne faut pas confondre : la feuille, l’écorce et la sève de printemps.
Les Amérindiens du nord canadien le prennent contre le rhume et la toux et ceux de l’Alaska pour les furoncles et les plaies. Les indiens Cree de la baie d’Hudson appliquent la poudre de bois sur les peaux irritées et les abcès. Les Japonais l’indiquent dans la goutte et l’hypertension artérielle.
Hildegarde, au XIIe siècle, la conseille sur les ulcères et Matthiole, au XVIe siècle, nous rapporte que la sève dite l’eau de bouleau, sert à « rompre la pierre tant aux reins qu’à la vessie », c’est l’arbre néphrétique d’Europe. Au XIXe siècle, les médecins européens conseillent la sève et les feuilles dans les affections cutanées, les rhumatismes et la goutte.
Les feuilles
Les travaux d’évaluation concernent la feuille : elle contient des flavonoïdes, de l’acide bétulinique antiviral et antibactérien, du potassium et une huile essentielle. Des effets diurétiques avec élimination accrue de sodium ont été démontrés chez le lapin et la souris ainsi qu’une augmentation d’excrétion d’urée chez le chien. Des essais cliniques ont montré une amélioration des symptômes dans les cystites et les irritations urinaires. Des actions anti-inflammatoires impliquant une réduction des facteurs pro-inflammatoires comme l’interleukine et le PAF ont été démontrées ainsi que la diminution de la formation d’acide urique grâce à l’action inhibitrice du bouleau sur la xanthine oxydase, une enzyme directement impliquée. Des effets anticancéreux impliquant l’acide bétulinique ont été mis en évidence.
La sève
La sève est obtenue également avec une 3e espèce : B. alba var verrucosa. C’est la sève montante, circulant dans le bois (xylème) qui sera récoltée en faisant un orifice dans le tronc, dès le début du printemps jusqu’à l’apparition des premiers bourgeons. On récolte une dizaine de litres sur les 150 litres que produit un arbre à cette saison : l’amidon stocké se transforme en sucre simple augmentant la pression osmotique, ce qui permet aux racines d’absorber l’eau et les sels minéraux. La sève descendante circule sous l’écorce dans le phloème.
L’« eau de bouleau » contient de nombreux oligo-éléments et minéraux, du bétuloside qui libère du salicylate de méthyle, des acides de fruits et des acides aminés. Elle sera conservée à 4 °C pour éviter une fermentation qui pourrait fournir le vin de bouleau.
La sève est un produit de drainage améliorant les affections cutanées et l’excès d’acide urique.
L’écorce de tige
L’écorce de tige est anti-inflammatoire, elle contient des triterpènes dérivés du lupane, de l’acide bétulinique (antiviral) et de l’acide salicylique et de l’allantoïne cicatrisante. La décoction est proposée en application locale dans les affections cutanées, l’eczéma sec, le psoriasis et les dartres. L’écorce fraîche est traditionnellement appliquée sur les verrues.
Le bourgeon macéré dans un mélange eau, alcool et glycérine fournit à la gemmothérapie une préparation riche en oligo-éléments, en minéraux, en vitamines et en huile essentielle. Il est indiqué comme dépuratif dans les raideurs articulaires et comme reminéralisant.
L’huile essentielle de l’écorce de bouleau jaune (B. allenghaliensis) ou du bouleau noir (B. nigra) du Canada qui renferme essentiellement du salicylate de méthyle (97 %) est réservée aux douleurs inflammatoires.
Le bouleau a des usages multiples, la feuille a fait l’objet de travaux d’évaluation consistants, la sève et le bourgeon relèvent plus d’observations cliniques.
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