Déjà dans le collimateur de l’Autorité de la concurrence par le passé, le secteur de la santé va faire l’objet d’une grande enquête sectorielle pendant près d’un an. Succédant à Bruno Lasserre, 12 ans à la tête de l’institution, Isabelle de Silva considère, comme son prédécesseur que le secteur est « très réglementé » et « pas assez ouvert à la concurrence ». Deux précédentes enquêtes ont concerné un segment de ce large marché, sur les audioprothèses l’an dernier et sur la distribution du médicament en 2013. L’Autorité de la concurrence a aussi fait parler d’elle en se positionnant en faveur de la vente en ligne de médicaments et en regrettant la « frilosité française ». Elle a d’ailleurs rendu un avis défavorable aux projets d’arrêtés du gouvernement sur les bonnes pratiques de la vente de médicaments en ligne en avril 2016, jugés « trop restrictifs ». Un bis repetita, puisque l'instance avait déjà retoqué l'arrêté du gouvernement encadrant la vente en ligne en mai 2013. Et jeté un pavé dans la mare fin 2013 en se déclarant favorable à la vente de certains médicaments en grande surface.
Sans définir précisément le périmètre de l’étude à venir, l’Autorité de la concurrence rappelle que les enquêtes sectorielles qu’elle mène de son propre chef sont de nature consultative et non contentieuse. « Nous pensons qu'il y a encore beaucoup de choses à faire sur le bon fonctionnement concurrentiel de ce marché », explique Isabelle de Silva. Elle ne cache pas sa volonté d’assouplir les possibilités de transferts de compétences entre professionnels de santé et s’intéresse de près aux mécanismes de fixation du prix des médicaments. Comme le soulignent « Les Échos », il n’est pas impossible que la concurrence dans le secteur pharmaceutique revienne « sur le devant de la scène », en particulier en ce qui concerne la vente en ligne de médicaments.
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