Dédié à Apollon, le laurier noble a été vénéré dès l’Antiquité par les Grecs et les Romains.
Symbole de la vitalité, de la beauté et de la victoire, la couronne de laurier a orné la tête de leurs empereurs. Une couronne de baie de laurier, Bacca laureati, était offerte aux jeunes médecins diplômés, une tradition qui deviendra ultérieurement le baccalauréat qui sanctionne la réussite des études secondaires.
Le laurier noble est un arbuste méditerranéen à tiges dressées atteignant les 15 mètres de hauteur. Il porte des feuilles coriaces, persistantes vert luisant sur la face supérieure et plus claire sur l’autre face. Les fleurs jaune vert apparaissent en grappes à l’aisselle des feuilles et donnent des baies bleu noir non comestibles.
On le nomme aussi laurier-sauce car ses feuilles fournissent un aromate apprécié en cuisine. Le fameux savon d’Alep surgras, élaboré il y a 3 500 ans, est préparé avec de l’huile d’olive, des baies vertes de laurier et de salicorne, une plante succulente des terrains salés, véritable « soude végétale ».
Froissées, les feuilles à l’odeur caractéristique fourniront par distillation une huile essentielle aromatique, fraîche, épicée avec une note de giroflier.
La feuille renferme une huile essentielle, des lactones sesquiterpéniques, des alcaloïdes isoquinoléiques et des polyphénols. C’est un stimulant de l’appétit et des sucs gastriques et un antibactérien.
Au XXe siècle, Cazin recommande les feuilles en tisane pour stimuler la digestion et Fournier en bain aromatique contre les douleurs rhumatismales. Des extraits de baie sont appliqués sur la peau comme cicatrisant. Traditionnellement, les feuilles étaient brûlées pour purifier l’atmosphère.
Ne pas confondre laurier noble et laurier-rose.
L’huile essentielle est riche en 1-8 cinéole (35-50 %) et en alpha et bêta-pinène, sabinène et en linalol et un peu de méthyl eugénol.
Les propriétés antibactérienne vis-à-vis de Salmonelle typhimurium, Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes et Escherichia coli et antivirale vis-à-vis du SRAS-Cov1 (une seule publication en 2008 !) et HIV-1 n'ont été démontrées qu'in vitro. Les actions expectorante et anti-inflammatoire ont été mises en évidence vis-à-vis des inducteurs de l’inflammation comme les interleukines (Il1B), les leucotriènes, les prostaglandines E2 au niveau pulmonaire et le TNF-alpha complètent l’intérêt de cette huile essentielle dans les affections bronchopulmonaires.
Des effets antispasmodique, antiputride et insecticide ont également été montrés.
Cette huile essentielle est indiquée dans les affections pulmonaires (bronchite, sinusite, grippe), intestinales et buccales ainsi que dans les douleurs (arthrose, névralgie) et les affections cutanées (escarres). Elle est déconseillée chez la femme enceinte et en inhalation.
Ne pas confondre le laurier noble avec le laurier-rose cardiotoxique (Nerium oleander) et le laurier-cerise (Prunus laurocerasus) dont la graine toxique libère de l’acide cyanhydrique.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Editions Ouest France, 206 p.www.ethnopharmacologia.org
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