La ceftriaxone (Rocéphine et génériques) est une céphalosporine de troisième génération indiquée dans le traitement d’infections à germes sensibles chez l’adulte et l’enfant. Elle doit uniquement être utilisée par voie intraveineuse ou intramusculaire.
Pourtant, en France, depuis de longues années, la ceftriaxone a été administrée par voie sous-cutanée. Mais par cette voie, elle peut provoquer des réactions cutanées parfois graves. Notamment des érythèmes, rash, douleurs, œdèmes ou même, dans de rares cas, des nécroses. De plus, en 2014, l’Agence européenne du médicament a conclu qu’il n’y avait « pas suffisamment de données en faveur de l’utilisation de cette voie d’administration » lors d’une évaluation de l'antibiotique. En janvier 2014, à l’issue de cet examen de dossier, l’EMA a décidé que « la ceftriaxone ne devait plus être utilisée par voie sous cutanée ». Son administration est restreinte aux voies intraveineuse et intramusculaire.
En octobre 2019, afin d’éviter les erreurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) demande aux prescripteurs de préciser la voie d’administration (IV ou IM) sur l’ordonnance. Quant aux pharmaciens, ils devront s’assurer que la prescription mentionne l’une des deux voies autorisées (IV ou IM). Si l’ordonnance indique la voie SC, il devra contacter le prescripteur afin de faire modifier l’ordonnance.
Une lente harmonisation
Ce rappel de l’ANSM intervient car la notification de la restriction de la voie d’administration de la ceftriaxone a mis du temps à se mettre en place. En effet, en France, l’harmonisation de la notice et de l’étiquetage de la Rocéphine a été effective en septembre 2016. Et celle des génériques ne l’a été que courant 2018. « Ce décalage dans l’implémentation des données a créé une période transitoire inconfortable pour les professionnels de santé habitués à utiliser la voie SC. Elle a été génératrice d’incompréhensions, aboutissant parfois à des situations conflictuelles entre prescripteurs et pharmaciens », avait alors analysé le centre régional de pharmacovigilance de Nancy.
Aujourd’hui, les notices et étiquetages des spécialités à base de ceftriaxone distribuées ne font plus mention de la voie d’administration SC. « Il se peut, néanmoins, que certains lots comportant la mention SC sur le conditionnement extérieur soient encore disponibles en pharmacie (stocks résiduels) », avertit l’ANSM qui, dans ce cas, invite le pharmacien à « apposer une mention sur le conditionnement à l’attention du patient ou de l’infirmier(e) afin d’éviter toute confusion lors de l’administration ».
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