La scrofulaire noueuse est une plante herbacée vivace habituée des zones humides dans l’hémisphère nord ; elle atteint 1,5 m de haut, ses feuilles rappellent celles des orties mais ses petites fleurs violacées très discrètes n’attirent pas l’attention des promeneurs. Son épaisse racine est noueuse.
Pourtant sa composition chimique est des plus intéressantes car elle renferme des iridoïdes et en particulier des harpagosides que l’on retrouve dans l’harpagophyton, une plante de l’Afrique australe bien connue pour ses vertus anti-inflammatoires.
Cette plante n’avait pas été repérée par les médecines savantes grecque et arabo-persane, cependant un doute subsiste car Dioscoride dans son traité De Materia Medica (Ier siècle) parle d’une espèce qui dissout les tumeurs et les nodules, peut-être s’agit-il de la scrofulaire, mais la confusion est facile avec d’autres espèces de la famille des labiées.
L'herbe aux écrouelles
La médecine populaire a cru voir dans l’aspect noueux de sa racine, d’après la théorie des signatures (la nature signe ses usages bénéfiques), une action sur les articulations enflammées et les hémorroïdes. D’ailleurs, son nom de genre dérive de la scrofule, une infection tuberculeuse des ganglions du cou formant des tumeurs apparentes rappelant la racine. On l’appelle également herbe aux écrouelles, autre nom désignant la scrofule.
Son usage est bien décrit au XVIe siècle où Bock et Fuchs rapportent ses effets sur les enflures des ganglions lymphatiques, les hémorroïdes et les ulcères sordides. Cazin, au XIXe siècle rapporte que la racine de la scrofulaire aquatique (Scrophularia aquatica, également citée par les anciens) est utile contre la scrofule, les affections de la peau, les ulcères gangréneux et que les chirurgiens en faisaient grand usage pour la cicatrisation des plaies lors du siège de La Rochelle (1727-1728) d’où son nom d’herbe au siège. Des effets vermifuges ont été obtenus. Il recommande aussi la scrofulaire noueuse, plus efficace d’après lui, pour les mêmes indications.
Harpagoside et aucubine
Les extraits de racine riches en harpagoside et en aucubine s’opposent à l’œdème de la patte de rat induite par la carragénine en diminuant les médiateurs de l’inflammation : les cytokines (TNF-alpha, interleukine 6), les prostaglandines (par inhibition de la cyclooxygénase 2) et l’oxyde d’azote (NO) (par inhibition de l’oxyde nitrite synthétase d’azote). Les iridoïdes stimulent in vitro les fibroblastes confirmant ainsi les effets cicatrisants mentionnés par la tradition.
Enfin, la British Herbal Pharmacopoeia indique la racine dans les affections chroniques de la peau, l’eczéma, le psoriasis, le prurit et les ulcères de peau par voie orale et locale.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Ed Ouest France, 380 p.
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